« C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre avec la décision de proposer une quatrième dose aux citoyens les plus vulnérables », a annoncé mercredi dernier le ministre de la Santé, Magnus Heunicke, lors d'une conférence de presse. Les personnes concernées (immunodéprimées, atteintes de cancer, arthrite…) ont reçu leur troisième injection au début de la campagne de rappel à l'automne. Elles seront contactées à la fin de la semaine ou début de la semaine prochaine, ont précisé les autorités sanitaires du pays.
En France, les données manquent encore
En France, la question de la quatrième dose était considérée comme « prématurée » par le ministère de la Santé Olivier Véran la semaine dernière. Pour le Pr Odile Launay, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Cochin AP-HP et directrice de la plateforme d'essais cliniques Covireivac, si les données prépubliées sur la capacité neutralisante du sérum de personnes vaccinées confirment l'efficacité de la 3e dose contre le variant Omicron sur les différentes souches du virus, y compris Omicron, les données manquent en ce qui concerne la pertinence d'une 4e dose.
« La 3e dose est vraiment indispensable pour restaurer l'immunité cellulaire contre Delta et Omicron, explique-t-elle. Certains pays ont commencé la 4e dose, en particulier ceux qui ont commencé à administrer la 3e dose l'été dernier. » En France, des questions restent en suspens : « Est-ce qu’il faut vacciner en population générale ? Avec les vaccins actuels ou avec des vaccins adaptés à Omicron ?, énumère le Pr Launay. Pour l’instant, il y a bien des communications venant d’Israël, mais je n’ai vu aucune donnée sur la persistance des anticorps. Ce qui est sûr, c'est que l'on n’observe pas à ce stade une décroissance des anticorps après la 3e dose qui justifierait une 4e. »
« On va bientôt communiquer des données sur la séroneutralisation en France », promet pour sa part le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'ANRS/maladies infectieuses émergentes. Interrogé par « Le Monde », le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale (COSV), a dit attendre une nouvelle série de donnéesr, ce qui devrait permettre de rendre un avis « rapide ».