La performance de M. Poisson, qui s'est fort bien exprimé et a impressionné les Français selon les sondages, n'a pas changé pour autant sa position dans le classement des candidats. D'une part, le débat a attiré une audience considérable (plus de cinq millions de personnes), ce qui révèle un appétit du public pour la confrontation transparente des projets et, d'autre part, les avis favorables correspondent aux scores que font les candidats dans les sondages d'opinion. Or on aura remarqué qu'il n'y a pas eu de sujet tabou pendant la discussion et que même la question des relations avec la justice, qui intéresse plus particulièrement Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, a été évoquée, et même de façon agressive par leurs challengers, sans qu'elle leur ait coûté en popularité.
Bien entendu, il serait tout à fait prématuré d'en tirer une conclusion sérieuse pour l'élection présidentielle de 2017. L'évolution de l'économie, la crise sécuritaire, le comportement des acteurs de l'élection (l'un ou l'autre peuvent se retirer de la course) font peser de multiples incertitudes sur le choix que fera le peuple le moment venu. Il demeure que, depuis quelques semaines, M. Juppé fait la course en tête. Il n'a nullement modifié sa posture pas plus qu'il n'a accéléré sa campagne, réaffirmant en toute occasion, en particulier sur l'identité et l'immigration, des positions modérées dont ses adversaires croyaient qu'ils feraient leur miel. Sur le fait qu'il ait été condamné il y a douze ans dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, il affiche une attitude sereine au moins en apparence : « Les Français, s'ils le souhaitent, ne sont pas obligés de m'élire », dit-il en substance. Il n'est pas excessif de croire que l'électorat a digéré le passif judiciaire de M. Juppé, tout autant que celui de Nicolas Sarkozy. La différence entre les deux candidats, et elle est essentielle, c'est que M. Juppé ne peut pas être rattrapé par son passé, tandis que l'ancien président voit les nuages s'accumuler au-dessus de sa tête à l'instant crucial de la campagne.
S'il y a désormais un leader à droite, il n'y en a pas à gauche. François Hollande ne se contente pas de de jouer sur l'ambiguité de ses intentions jusqu'en décembre, il multiplie, dans cette période si sensible, les initiatives malheureuses. La publication du livre de Fabrice Lhomme et de Gérard Davet, « Un président ne devrait pas dire ça », a fait l'effet d'une bombe. Non seulement, elle lui a aliéné le corps judiciaire sans espoir apparent de raccommodage, mais elle montre un président empêtré dans des crises qu'il ne maîtrise pas. Pratiquement, chaque jour qui passe apporte un élément qui diminue sa popularité ou sa crédibilité.
Hollande maintient le suspense
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, se demande à voix haute si M. Hollande sera candidat, mais, sur ce point, il se trompe. C'est devenu la vocation du président d'accumuler les erreurs (qu'avait-il besoin de se confier à des journalistes à raison de plus de soixante entretiens ?), ce qui ne l'empêche pas de continuer à croire en son étoile. Tant qu'il n'aura pas dit ce qu'il compte faire (et le plus probable est qu'il se présentera) aucun candidat sérieux à gauche ne pourra émerger, même si Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon, chacun dans son camp, semblent les plus capables de rassembler une partie de l'électorat autour de leurs noms.
Bien sûr, la conjoncture apportera des événements propres à changer les cotes de popularité, à faire émerger un candidat ou à modifier le rapport droite-gauche. Il n'empêche que, en dépit de la fièvre pré-électorale et de l'intérêt populaire pour les rendez-vous électoraux de l'année prochaine, la gauche ne réunit plus que 35 % des suffrages, le reste de l'électorat se distribuant entre l'extrême droite et la droite classique. Bien que l'avenir soit indéchiffrable, on ne voit pas ce qui changerait ce rapport de forces ou la responsabilité de la droite classique de battre le FN au second tour.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion