« JE SUIS RESTÉ très enfant », sourit André Rocher, pharmacien à Brest (Finistère). Il se souvient, par exemple, d’avoir teint des lapins de son jardin en bleu et rose, avec la complicité et l’aide d’un ami, coiffeur du village. Le village de sa grand-mère, où il a passé ses vacances d’enfant et qu’il habite toujours. Venus dîner, d’autres amis, non informés, étaient surpris de voir folâtrer ces animaux colorés ! Mais la passion d’André Rocher, ce sont les vieux jouets. En particulier, une collection de 2 600 voitures miniatures, dont 1 600 Dinky Toys, des jouets que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître (sauf par héritage).
Dans sa maison, face à l’océan, et à Ouessant, André Rocher abrite ses trésors, à faire pâlir son ami assureur. « J’ai toujours été attiré par les voitures, confie-t-il, et par l’odeur des Dinky Toys. Chaque fois qu’on allait en Angleterre, avec mon frère, on en rapportait, et je les ai gardées. Je les reconnais à l’odeur, c’est à l’odeur que je détecte les faux », explique ce collectionneur, qui est aussi expert auprès de salles de vente.
Célébrissime.
Dinky Toys a été une célébrissime marque de petites voitures britanniques, d’avant la seconde guerre mondiale. Une usine française, à Bobigny (Seine Saint-Denis, aujourd’hui), a ensuite produit par millions des miniatures de voitures françaises. Dans les années 1950 et 1960, c’était le jouet de base des garçons. André Rocher, qui « ne sait pas se débarrasser d’un objet », les a accumulés. Le summum, c’est la voiture intacte, dans son jus et sa couleur d’origine, avec sa boîte d’origine. Le pharmacien brestois, au désespoir de son assureur, convient que certains modèles s’échangent pour des milliers d’euros. Lui-même ne vend jamais, achète des pièces rares, et échange. « Nous sommes une cinquantaine de collectionneurs à ce niveau dans le monde », reconnaît-il.
Si la voiture est plus qu’une passion pour André Rocher, son salon est proche du capharnaüm. On y trouve des trains électriques, une grosse lunette orientée sur le phare du Stiff, à Ouessant, des maquettes de bateaux, des modèles réduits qui naviguent. « Je joue avec ceux-là, avec mes petits enfants dans la piscine. » Dans ses petites voitures (à l’échelle 1/43e), il montre le luxe de détails : la porte qui s’ouvre, le volant qui tourne, les fauteuils en vrai cuir, les protège soleil teintés. Il ne bricole pas lui-même, mais a trouvé un artisan pour réparer les bateaux. Il s’émerveille de tout, la soixantaine pourtant bien sonnée.
Toujours dans la course.
Ce « gamin », qui dirige avec quatre jeunes associés une pharmacie de dix-huit salariés, reste aussi un sportif. Avec son copain Gérard Chevallier, il s’engage dans des courses de voitures : Le Mans Classic, Imola (Italie), Spa (Belgique), le Ventoux, le Castelet, « trois ou quatre courses par an ». Les deux compères ont affûté une antique Peerless, construite en Grande-Bretagne, en 1958. Chaque course est une épreuve, avec jusqu’à 70 °C de température dans la cabine. André Rocher, malgré un AVC contracté en 2006, continue de courir, et de « perdre 3 à 4 kg en eau » en moins de deux heures d’épreuve. « J’ai des examens de santé réguliers », précise-t-il.
Son garage contient encore deux voitures Lotus, une Aston Martin, avec le volant à droite (« la voiture de James Bond »), un tricycle Peugeot à moteur des années 1950… et un canoë en bois vernis. « Je ne sais pas me débarrasser », répète-t-il !
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