Un pharmacien belge a eu l’idée de proposer à ses patients d’offrir des médicaments non soumis à prescription à des personnes dans le besoin. À quelques jours de Noël, il aimerait voir ce geste de solidarité se répandre dans d'autres pharmacies.
L’idée lui est venue en France. En voyage à Paris, Laurent Staquet, titulaire à Gouy-les-piéton, commune de 3 200 habitants de la province du Hainaut (Belgique) découvre les cafés suspendus. Ce dispositif donne la possibilité au consommateur de payer un café supplémentaire qui sera ensuite offert à une personne dans le besoin. Le principe a été étendu au pain et même aux pizzas et aux séances de cinéma. « Pourquoi ne pas transposer cette idée aux médicaments ? », se demande le pharmacien alors que certains de ses patients renoncent à acheter des médicaments qui leur sont pourtant prescrits. Il est cependant impossible à un pharmacien de les leur offrir, pas davantage la législation ne lui permet de faire un don aux « restos du cœur ».
Pourtant, Laurent Staquet estime qu'il est de son devoir de pharmacien de donner accès aux médicaments aux plus démunis et il souhaite « redonner une image du pharmacien solidaire, proche de la population ». Le titulaire a alors l'idée de poser sur son comptoir une tirelire en forme de coccinelle. Les sommes recueillies sont converties en bons qui sont suspendus à proximité du comptoir : bon pour un sirop contre la toux, pour un spray pour le nez ou la gorge, pour des pastilles… Un ensemble de produits contre les maux de l’hiver, non soumis à prescription, que certaines personnes n’ont pas les moyens financiers de se procurer.
D’un côté, les patients versent leur obole dans la tirelire, de l’autre, les patients dans le besoin, retirent un bon de leur choix et l’adressent en toute discrétion au pharmacien ou à un membre de l’équipe officinale. « Le principe du médicament suspendu repose entièrement sur la confiance et sur la conscience de chacun. Nous ne posons aucune question et nous dispensons nos conseils comme à tout autre patient », déclare le titulaire. Il se félicite que ses patients soutiennent le principe dans 95 % des cas. « les 5 % qui ont des objections estiment qu’il serait du ressort de l’État de prendre en charge ces personnes ». Du côté de ses confrères, même constat. « D’après les réactions que j’ai eues, ils pensent que c’est une bonne manière pour les pharmaciens indépendants de se démarquer des autres réseaux de distribution du médicament, les chaînes ou les pharmacies en ligne », confie Laurent Staquet. « Et de redonner un côté plus humain, plus proche des gens à la pharmacie d’officine », rapporte-t-il, espérant que désormais son idée ayant fait le buzz, de nombreux autres confrères auront envie de l’imiter.
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