LES SOCIALISTES n’imaginent pas que M. Hollande soit doté, par on ne sait quel caprice populaire, d’un gouvernement de cohabitation après une victoire qui, pour être relativement mince, est sans appel. Chacun des deux camps est confronté à des difficultés et celles de la droite sont sérieuses. Il se peut en effet qu’il y ait une centaine de triangulaires causées par la détermination du Front national à détruire l’UMP et donc à maintenir ses candidats au second tour partout où ce sera possible. La stratégie de Marine Le Pen est sans ambigüité : elle n’a jamais cru qu’elle serait qualifiée pour le second tour, mais elle veut que son parti incarne la droite à la place de l’UMP. Laquelle est plutôt divisée, avec des centristes qui ne sont ralliés à M. Sarkozy que pour perdre et un MoDem dont le chef de file a voté pour M. Hollande et ne peut pas se dédire lors des élections législatives. Toutefois, même si Mme Le Pen a fait au premier tour un score impressionnant (17,90 %), le scrutin majoritaire à deux tours ne devrait pas lui permettre de faire entrer beaucoup de députés frontistes à l’Assemblée. Elle dispose seulement d’un pouvoir de nuisance.
Jeu collectif et ambitions personnelles.
Le président sortant a indiqué qu’il ne conduirait pas la bataille pour l’Assemblée. Jean-François Copé, le chef de l’UMP, affirme qu’il « jouera collectif », ce qui semble signifier qu’il travaillera en bonne entente avec l’ex-Premier ministre François Fillon et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, deux hommes dont on dit sous le manteau que, si l’un ou l’autre avait été le candidat de la droite, elle n’aurait pas perdu la présidentielle. À ces trois noms s’ajoutent ceux qui, comme François Baroin et Bruno Le Maire, auraient des ambitions présidentielles pour 2017. Comment cette collection de personnages brillants fera l’union sacrée pour les législatives, voilà une question à laquelle on ne répondra positivement que s’ils acceptent d’oublier pour quelque temps leur projet personnel. En tout cas, M. Juppé a déjà annoncé qu’il ne serait pas candidat à la députation à Bordeaux pour mieux se consacrer à la campagne électorale de son parti. Les premiers sondages donnent la gauche et l’UMP au coude-à-coude : 31 % pour le PS et 30 % pour l’UMP.
Les socialistes s’insurgent contre la notion d’État-PS, brandie par la droite pour dénoncer la concentration des pouvoirs au sein d’un seul parti. Michel Sapin, ancien ministre socialiste, leur rappelle qu’il y a déjà eu un État-RPR. C’est un débat qui tend à peser sur le choix des électeurs, qui sont parfaitement libres de voter dans un sens ou dans l’autre. L’électorat n’est pas obligé de se conformer au principe de cohérence et une surprise n’est pas exclue. Cela dit, le PS a déjà passé des accords électoraux avec EE-LV et le Front de gauche, il bénéficie d’une excellente implantation territoriale et il martèlera dans son plaidoyer la logique de la Vè République. En outre, l’adoption du quinquennat présidentiel entraîne une coïncidence des élections présidentielle et législatives. Dans l’esprit du législateur, il s’agissait, entre autres, d’éviter la cohabitation.
Sur le programme que François Hollande entend mettre en œuvre (démantèlement progressif du nucléaire, révision de la réforme des retraites, recrutement de 61 000 personnes dans la fonction publique, créations d’emplois pour les jeunes, contrats de génération), les électeurs qu’animaient le seul antisarkozysme pourraient montrer mois d’enthousiasme que pour la présidentielle. Mais M. Sarkozy, qui a réuni 48,33 % des suffrages, n’a pas, en définitive trop souffert de l’antisarkozysme. Il s’agissait d’un vote d’adhésion à la gauche, qui devrait entraîner une dynamique de gauche.
Le président Hollande entrera en fonctions le mardi 15 mai. Il a déjà pris contact avec Angela Merkel et il fera en Allemagne son premier voyage à l’étranger. Les élections en Grèce qui ont laminé la droite et la gauche montrent que ce pays est encore très malade. Les nuages européens s’amoncellent. Et les deux tours des législatives ne sont pas joués.
Les élections législatives donneront-elles une majorité au président Hollande ?
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