M. Macron, cependant, n'échappera pas à la critique majeure de la droite, selon laquelle il agit en sous-marin du hollandisme, en présentant des mesures social-démocrates qui complètent ou confirment quelques-unes des dispositions adoptées par les deux gouvernements du président sortant. Cette critique n'est utile que parce que François Hollande a lamentablement échoué dans sa lutte contre le chômage. Et donc il est à craindre que M. Macron ne parvienne pas à l'objectif qu'il s'est fixé d'un taux de chômage de 7 % en 2022. Pourquoi 7 % ? Pourquoi pas plus ou moins ? M. Macron et son conseiller, Jean Pisani-Ferry se sont situés dans une perspective modeste, donc crédible. Mais le taux de chômage ayant constamment augmenté depuis trois décennies, les Français pourraient espérer qu'à une si longue maladie, nos gouvernants apportent enfin une thérapie de choc.
Emmanuel Macron n'a pas pour l'impôt l'aversion de ses compatriotes. Il veut financer la baisse des cotisations sociales par une hausse de 1,7 % de la CSG. On imagine que la baisse concernera les bas salaires et la hausse tous les revenus moyens ou élevés. Il s'agit donc d'une hausse. De même, M. Macron veut abolir la taxe d'habitation pour 80 % des ménages et priver l'Etat de quelque 10 milliards. Les 20 % qui continueront à être assujettis à la taxe d'habitation peuvent craindre une hausse exponentielle de leur impôt. Actuellement, la taxe d'habitation rapporte 22 milliards, ce qui signifie que le candidat à la présidence va en éliminer presque la moitié, laquelle, nécessairement, sera financée par d'autres impôts.
Ce qui est remarquable, c'est que M. Macron s'attache à ne briser aucun des tabous du fameux modèle français. Il préfère augmenter la CSG plutôt que la TVA, réduisant donc le revenu à sa source ; il refuse de différer l'âge de la retraite (tout en promettant la fusion de tous les régimes, pour mettre un terme à un système qui finance les privilèges des uns par le travail des autres), alors que l'espérance et la qualité de vie permettent, par la prolongation des carrières, d'équilibrer très vite les fonds de retraite. Le souffle de la réforme devient murmure, alors que nous avons collectivement besoin d'une baisse des impôts, y compris pour les nantis, car l'épargne française est devenue tellement frileuse qu'elle s'éloigne des investissements productifs. Hélas, M. Macron continue à faire du social, à flatter les familles modestes : l'idée même de partager entre 20 % des foyers la totalité de la taxe d'habitation (même si le choc est atténué par d'autres ressources fiscales) contient quelque chose d'un peu scandaleux.
S'agit-il d'une vraie réforme ?
La réforme, ce n'est pas ça. La réforme doit consister à réduire la dépense publique de 57 % du PIB à 50 % maximum ; à diminuer l'impôt sur le revenu pour tous les ménages afin de relancer la dépense privée et l'investissement ; à respecter l'épargne en évitant de la ronger par de nouveaux impôts alors que les rendements, déjà très faibles, sont compris entre un et deux pour cent ; à encourager la création d'entreprises par une défiscalisation presque totale. Le plan de retour à l'emploi tel qu'il est présenté par M. Macron est timide : il envisage un simple encouragement financier à l'embauche. Le déplacement des cotisations sociales vers la CSG est typique du hollandisme qui se prétend soucieux d'égalité, mais ponctionne une fois de plus les ménages favorisés sans tellement améliorer le sort des moins favorisés.
Ce qui manque au plan Macron, c'est surtout le chiffrage de ses dépenses et de ses recettes. Non seulement la hausse de la CSG est injuste pour les épargnants (qu'une fois encore on veut décourager), mais elle ne suffira pas à payer les nouvelles dépenses, dont le montant est très élevé mais l'effet incertain. En dépit de quelques mesures assez neuves (par exemple les 15 milliards pour l'environnement, mais payés par qui ?), le programme du candidat Macron est dans la droite ligne du hollandisme. C'était bien la peine de forcer le président sortant à ne pas se présenter pour un second mandat. En définitive, la seule vraie force de M. Macron, c'est qu'il pourrait bien se retrouver seul face à Marine Le Pen au soir du 23 avril.
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