TANDIS QUE LES FESTIVALS de Venise et de Deauville sonnent l’heure de la rentrée et que la Cinémathèque programme l’intégrale Sergio Leone (jusqu’au 20 septembre), trois films français bien différents se disputent cette semaine les faveurs du public.
« Hippocrate », du cinéaste-médecin Thomas Lilti, conte avec réalisme et rythme le premier stage d’un interne de 23 ans incarné par Vincent Lacoste. Se souvenant de sa propre expérience, le réalisateur réussit à évoquer sans artifices et avec chaleur tout ce qui fait les dilemmes mais aussi les joies du travail hospitalier, du manque de personnel et de matériel aux délires de salle de garde, en passant par la profondeur des rapports humains, la question de la réanimation ou encore la judiciarisation de la médecine. Sans oublier les praticiens à diplôme étranger, auxquels il rend hommage via le personnage de Reda Kateb, auquel il fait dire que « la médecine n’est pas un métier, c’est une… catastrophe ».
Avec « Métamorphoses », Christophe Honoré a le mérite de l’ambition : après le romanesque des « Bien-aimés », il a choisi la fable mythologique en adaptant « les Métamorphoses » d’Ovide à notre époque, du côté de friches et forêts périurbaines et avec des acteurs amateurs. Le résultat est désarmant : Europe est une jeune beurette que Jupiter aborde devant son lycée, Io, qui est transformée en génisse, une conductrice, Tiresias un pédiatre aveugle, Orphée le meneur d’une secte… On peut y croire et y trouver un charme brut, pasolinien, sans forcément être touché.
Dans « Maintenant ou jamais », de Serge Frydman, Leïla Bekhti incarne une mère de famille qui se lance dans une folle entreprise pour sauver son foyer alors que son mari est au chômage : portrait de femme, film social et histoire d’amour.
À l’affiche de l’automne.
Que nous réservent les semaines et mois à venir ? Pour une reprise en 2014, les espoirs commerciaux du cinéma français reposent en grande partie sur deux films. « Samba », qui sort le 15 octobre, est la nouvelle comédie des réalisateurs d’« Intouchables », Éric Toledano et Olivier Nakache ; Omar Sy y joue un sans-papiers et Charlotte Gainsbourg une cadre sup en burn out reconvertie en bénévole. Quant à « Astérix et le domaine des dieux », film d’animation réalisé par Alexandre Astier en 3D, il devrait arriver le 26 novembre.
Dans le genre comique, on attend également cette saison, avec curiosité sinon impatience : le 10 septembre, « Gemma Bovery », d’Anne Fontaine, la rencontre sous l’égide de Flaubert d’un bobo devenu boulanger (Fabrice Luchini) et d’une Anglaise mélancolique (Gemma Atterton) ; le 17 septembre, « Bon rétablissement », de Jean Becker, qui orchestre un ballet hospitalier et affectif autour d’un Gérard Lanvin cloué au lit après un accident ; le 1er octobre, « Tu veux ou tu veux pas », de Tonie Marshall, avec Sophie Marceau et Patrick Bruel lancés dans le conseil conjugal.
Le cinéma français, ce sont aussi les auteurs. Comme Benoît Jacquot, qui signe « 3 Cœurs », avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni (17 septembre) ; Bertrand Bonello, dont le « Saint Laurent » ne devrait pas laisser indifférent (24 septembre) ; ou encore François Ozon, qui réunit Romain Duris, Anaïs Demoustier et Raphaël Personnaz dans « Une nouvelle amie », d’après une nouvelle de Ruth Rendell (5 novembre). « The Search », le mélo tchétchène de Michel Hazanavicius est prévu pour le 26 novembre et les amateurs de polar devront attendre décembre pour découvrir « la French », avec Jean Dujardin dans le rôle du juge Michel et Gilles Lellouche dans celui du parrain Gaëtan Zampa.
Les cinéphiles peuvent pour leur part compter sur quelques-uns des films du festival de Cannes : « Still the Water », la belle réflexion de la Japonaise Naomi Kawase, le 1er octobre ; « Mommy », de Xavier Dolan, prix du jury, le 8 octobre ; « M. Turner », le portrait empathique du peintre par Mike Leigh le 3 décembre ; et, à voir absolument, à partir du 10 décembre, le « Timbuktu » d’Abderrahmane Sissako, une vision aussi émouvante qu’intelligente et même drôle, d’une certaine manière, de la vie sous la férule des intégristes islamistes.
Quant aux Américains, ils essaieront une fois encore de nous en mettre plein la vue. On partira dans l’espace avec « Interstellar », de Christopher Nolan (5 novembre), dans les temps futurs avec « The Giver », de Phillip Noyce (29 octobre), et dans les temps anciens avec « Exodus : Gods and Kings », de Ridley Scott, qui revisite l’histoire de Moïse (24 décembre). Et Woody Allen sera une nouvelle fois au rendez-vous, avec « Magic in the Moonlight », qui nous emmène dans le Sud de la France, dans les années 1920, en compagnie de Colin Firth (22 octobre). Et ce n’est qu’un échantillon.
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