Installée au cœur du centre commercial Quais d'Ivry, dans le Val-de-Marne, la pharmacie éponyme a vu sa fréquentation baisser brutalement depuis le début du confinement.
« Nous accueillons un peu plus de 200 patients par jour en ce moment contre environ 500 en temps normal. L'amplitude horaire a elle aussi été réduite, nous fermons deux heures plus tôt que d'habitude », ajoute le titulaire qui dirige une équipe de 12 salariés. Si son chiffre d'affaires ne devrait pas trop souffrir en mars, il ne sait pas encore s'il pourra obtenir un report pour son loyer et s'inquiète pour le mois prochain. « Le regain de travail au début du mois nous permet de compenser à peu près mais si le confinement dure jusqu'à fin avril, ce qui est probable, cela va être catastrophique ». Le pharmacien n'envisage pas encore de baisser les salaires de ses collaborateurs mais attend avec impatience de savoir s'il pourra bénéficier de certaines aides et notamment du fonds de solidarité annoncé par le gouvernement.
« Certains patients avaient peur de venir »
Pour une titulaire des Sables d'Olonne en Vendée, c'est la trop grande proximité de son établissement avec la plage qui lui porte préjudice. Installée sur le Remblai, une longue promenade dont l'accès est interdit aux piétons par arrêté préfectoral depuis le 19 mars, elle a vu, depuis cette date, les visiteurs se faire de plus en plus rare. « Je me suis rendu compte que certains étaient angoissés à l'idée de venir de peur qu'on les accuse d'enfreindre la loi. La police conseillait parfois aux patients de se rendre dans d'autres pharmacies ou leur demandait de présenter leurs ordonnances en guise de justification », explique-t-elle. Les chiffres de la fréquentation parlent pour eux. « Du 19 au 23 mars, j'ai reçu 80 patients contre 300 l'an dernier à la même période. » L'officinale a pris contact avec la mairie pour faire part de son ressenti. Le message est semble-t-il passé mais ces derniers jours difficiles et la volonté de libérer du temps à son adjointe l'ont tout de même amené à prendre une décision. Jusqu'au retour à la normale, sa pharmacie ne sera ouverte que le matin.
Chômage partiel : le parcours du combattant
Alors que le trafic ferroviaire est presque au point mort dans l'ensemble du pays, la pharmacie située dans la gare Montparnasse à Paris a dû elle se résoudre à une mesure radicale. « L'accès à la gare est très difficile, les voyageurs sont contrôlés à l'entrée et doivent avoir un billet pour entrer. Nous avons au maximum 70 patients par jour au lieu de 900 habituellement. Depuis le 25 mars, l'ensemble de l'équipe, soit 20 personnes, ne vient plus travailler sauf le titulaire qui assure seul la permanence », témoigne l'assistante de direction de l'officine, encore en attente d'informations concernant un possible report du paiement du loyer. Les démarches pour mettre en place le chômage partiel s'avèrent, elles, compliquées. « Le logiciel mis en place par le gouvernement pour transmettre les déclarations ne semble pas encore totalement opérationnel. Les délais de réponses sont longs et nous n'avons pas la certitude que toutes nos demandes de chômage partiel soient acceptées vu leur nombre au niveau national ». Dans le flou, la situation l'inquiète d'autant plus « qu'on ne sait pas combien de temps elle va durer », souligne-t-elle.
Depuis aujourd'hui, l'aéroport d'Orly est totalement fermé pour une période indéterminée. Titulaire de la pharmacie Orly Sud située face aux portes d'embarquement, Caroline Ibghei attend elle aussi de savoir si ses demandes de recours au chômage partiel vont être validées. « Notre lieu d'exercice est fermé, le chiffre d'affaires est en chute libre et nous ne pouvons pas télé travailler, donc je ne vois pas trop pourquoi nous ne serions pas éligibles, mais je dois attendre que cela soit effectif. » Une incertitude difficile à gérer pour elle et les dix membres de son équipe. Certains de ses collègues ont dû poser des congés en attendant que la situation ne s'éclaircisse car la réduction progressive du trafic aérien a presque anéanti son activité. Contactée l'après-midi suivant l'annonce de la fermeture, elle n'avait alors reçu « que 5 clients depuis le début de la journée ».
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