IL A COMMENCÉ son action avec résolution et détermination. On se moque des coups de menton d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, mais, incontestablement, il met les mains dans le cambouis. Il s’est d’ailleurs gardé, à ce jour, de présenter un bilan de ses efforts, mais il ne fait à peu près aucun doute que son volontarisme, même s’il l’a conduit, par l’une de ces contradictions propres à ce gouvernement, à accabler les patrons pendant que Jean-Marc Ayrault et d’autres ministres leur faisaient les yeux doux, a permis déjà de sauver quelques milliers d’emplois. Au moins provisoirement. Il n’y a pas aujourd’hui une seule entreprise française qui n’ait compris que le licenciement est devenu un acte politique que le gouvernement en place est prêt à sanctionner d’une manière ou d’une autre. On peut discuter à l’infini des mérites ou des dangers de cette méthode, mais au cœur d’un tel maëlstrom, il vaut mieux que les pouvoirs publics tiennent la barre avec le minimum d’autorité que l’on attend d’eux.
Une goutte d’eau dans la mer ? Certes. On ne soigne pas un cancer avec de l’aspirine ou en réduisant la violence des symptômes. Il faut donc un plan structurel qui jette aux orties les idées reçues, écarte du champ d’action l’idéologie convenue, ne confonde pas l’efficacité avec la compassion pour ces millions de concitoyens broyés par la crise, et aborde le fléau avec un pragmatisme presque fanatique. Ce qui nous amène à la dernière polémique en date sur le contenu du rapport de Louis Gallois, que le public ne connaît pas, et auquel on attribue des idées qui ne sont peut-être pas mentionnées.
Selon « le Parisien », l’ancien patron d’EADS aurait soutenu l’abolition de la semaine de 35 heures, ce que le gouvernement nie farouchement. C’est une partie du problème. On n’en est plus à compter les heures de la semaine de travail, on cherche seulement à créer des emplois durables en en réduisant le coût de quelque manière que ce soit. On nous a souvent seriné que les 35 heures ont été compensées par « l’incroyable productivité du salarié français », en omettant de dire que cette productivité ne se retrouvait pas sur le nombre d’heures à l’année, tout simplement parce que les Français ne travaillent pas assez. Donc, il n’est pas faux de dire que, s’ils travaillaient plus longtemps, dans le temps annuel et dans le temps de leur vie professionnelle, ils créeraient plus de richesses à meilleur marché. Encore une fois, pour terrasser un jour le chômage, il faut accroître l’offre plutôt que la consommation. Vivre au-dessus de nos moyens, c’est aussi importer plus que nous n’exportons.
Une réforme du travail.
Une réforme profonde de l’emploi passe donc par celle du temps du travail, mais pas seulement. Comme il n’est plus possible de compter sur la croissance pour diminuer le chômage, il faut admettre que l’emploi peut créer de la croissance. Nous avons abondamment évoqué, dans ces colonnes, la double action nécessaire sur les prix de revient (qu’il faut diminuer par une baisse des charges) et sur la mise au point d’industries innovantes et compétitives. Le gouvernement semble s’orienter vers la seconde proposition car le matraquage fiscal auquel il vient de se livrer lui interdit d’augmenter la TVA (François Hollande avait juré de ne pas y toucher) et même la CSG, qui se traduit par une baisse automatique du pouvoir d’achat. MM. Hollande et Ayrault commencent à peine à comprendre que ce qu’ils refusent de faire, au nom de l’idéologie ou des promesses électorales du candidat socialiste, devient chaque jour plus indispensable parce que, précisément, ils ne l’ont pas encore fait. C’est M. Hollande lui-même qui s’est engagé à inverser la courbe du chômage à la fin de 2013. On ne lui a pas demandé de fixer un calendrier mais seulement d’aller dans la bonne voie. Il n’est jamais trop tard.
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