Il n’y avait aucune raison d’exprimer un étonnement douloureux, une surprise choquée, ou un sentiment d’injustice lorsque les chiffres du chômage furent publiés jeudi dernier. On savait en effet que la croissance avait été nulle au premier trimestre. Dès lors qu’on ne crée pas des emplois avec une croissance inférieure à 1,5 %, on ne risque pas d’en créer s’il n’y a pas du tout de croissance. L’environnement n’est pas meilleur : la croissance a été négative de 2,9 % (en rythme annuel) au premier trimestre aux États-Unis. La seule question qui vaille, dans un contexte aussi déprimé, est la suivante : en dehors des cycles économiques naturels, sur lesquels François Hollande a énormément misé, se préparant ainsi à une terrible désillusion, la volonté humaine peut-elle améliorer la vie économique d’un pays ?
Nos gouvernants successifs n’ont pas manqué de nous proposer des solutions. M. Hollande est retourné aux vieilles recettes social-démocrates qui consistent à dépenser de l’argent pour créer des emplois. Il a donc sorti de l’ornière quelques milliers de jeunes gens désespérés et aujourd’hui pleins de gratitude à son égard. Il s’est heurté aussi à des blocages, en particulier pour les plus de cinquante ans, sévèrement touchés par la crise (ils représentent 27 % des chômeurs). Il décide donc de réactiver les contrats de génération (un emploi aidé pour un jeune à condition que l’entreprise garde un senior). Il peut ainsi créer de minuscules oasis d’emplois mais dans un désert qui reste inhabitable et cruel. Il continue à jeter de l’argent dans un puits sans fond, en dépit de la résistance des entreprises, si frileuses qu’elles demeurent indifférentes aux avantages liés aux contrats de génération.
Des réformes plus profondes.
Le président de la République peut dire qu’il n’est pas resté inerte, qu’il a créé le CICE et le pacte de responsabilité, instruments d’une défiscalisation de l’emploi censés donner un coup de fouet à l’activité des entreprises. Il a tenté de trouver un point d’équilibre entre les contraintes budgétaires et la nécessité de se battre contre le chômage en jouant sur la fiscalité. Il est revenu sur les hausses d’impôt de l’année dernière et les a transformées en baisses d’impôt cette année, après la déroute de la gauche aux élections municipales. Il a changé de conseillers, de gouvernement et de Premier ministre. Il est allé relativement loin sur le chemin libéral, ce qui lui vaut aujourd’hui une révolte au sein de son propre camp. Le constat est clair : la gauche ne sait pas et ne veut pas faire une politique de droite. Elle ne sait pas faire confiance aux entreprises, lesquelles, d’ailleurs, ne coopèrent pas suffisamment avec elles.
Les mesures mises en vigueur par le gouvernement sont insuffisantes par rapport à une crise structurelle qui exige des réformes moins timides, plus profondes, plus lisibles, capables de stimuler l’appareil productif. Alors qu’une partie des élus socialistes songent à créer un front anti-Valls avec les Verts et le Front de gauche, parce qu’ils jugent que M. Hollande est un renégat, l’explosion du chômage dit exactement le contraire de ce qu’ils pensent : ce qu’il faut au pays, ce sont des baisses de charges massives, des réductions massives de la dépense publique, une diminution massive des prélèvements obligatoires. On n’en est pas là. Les entrepreneurs français sont si peu séduits par la danse du ventre du pouvoir qu’ils continuent à s’expatrier. Il y a cinq millions de personnes actives qui cherchent un travail ou veulent un vrai travail en France. Entre mai 2012 et mai 2014, 662 000 personnes ont perdu leur emploi. Le malheureux François Rebsamen est devenu le ministre des mauvaises nouvelles. Il a un boulot que personne ne lui envie.
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