L’arrêt de la cour d’appel de Poitiers du 24 janvier confirme le jugement de première instance : Jean-François Cavallier, gérant de l’herboristerie Larmignat de Châtellerault, est condamné à 3 000 € d'amende avec sursis ainsi qu'au versement de 1 600 d’euros au titre des frais de procédure à l’Ordre des pharmaciens pour exercice illégal de la pharmacie.
Son avocat, Me Marc Dizier, ne manque pas de remarquer le caractère avant tout symbolique de cette sanction. Une clémence relative qui pourrait laisser entendre que les juges ont pris conscience de l’évolution de la société, sans compter que la réglementation européenne va partiellement à l’encontre de l’exception française.
Jean-François Cavallier ne se pourvoira pas en cassation. Ce pharmacien, diplômé de l’université de Tours (1978) et pharmacien adjoint pendant vingt ans, entend poursuivre son combat sur un autre terrain pour faire bouger les lignes en France. En effet, aujourd’hui obligé de conditionner ses herbes sous forme de compléments alimentaires pour pouvoir poursuivre son activité en toute légalité, il souhaite faire entendre haut et fort l’absurdité de la situation. « Comment autoriser d’un côté ce qui est interdit de l’autre… ceci étant difficilement compréhensible », s’interroge le pharmacien, notant que ces mêmes plantes sont autorisées dans les compléments alimentaires et vendues librement à ce titre.
Or la suppression du diplôme d’herboriste par l'ordonnance du gouvernement de Vichy du 11 septembre 1941 ne tient compte selon lui « ni de l’évolution sociétale, ni des attentes des consommateurs ». Et de fustiger la situation propice « à un développement anarchique des compléments alimentaires à base de plantes ou des produits apparentés ». Le marché a certes bénéficié récemment d'un assainissement grâce à une réglementation plus stricte sur les allégations. Mais, pour le pharmacien, ces restrictions ne sont pas suffisantes. Jean-François Cavallier plaide pour une « herboristerie traditionnelle », aux mains des seuls pharmaciens.
Selon lui, la vente au public de plantes médicinales réservées à la pharmacie d’officine, seule ou en mélange, en tisane, infusion, poudres ou en gélules…, tenant en compte des données les plus récentes de la recherche, devrait être l’apanage de professionnels compétents, tels des pharmaciens diplômés ayant suivi une formation complémentaire spécialisée (DU phyto-aroma par exemple), et qui seraient seuls habilités à tenir de telles herboristeries.
Le pharmacien herboriste qui a lancé une pétition « dans l’intérêt du consommateur », est désormais décidé à porter son dossier en hauts lieux.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion