Courtomer ne sera finalement pas resté sans pharmacien. Sam Ol Khin, le précédent titulaire, s'apprêtait en effet à quitter l'officine de ce village de l'Orne de 700 habitants sans avoir trouvé de repreneur. Il l'avait achetée 650 000 euros, il y a quatorze ans, et cherchait à la vendre depuis huit ans, allant jusqu'à baisser son prix à 50 000 euros. Voulant rejoindre sa famille en Seine et Marne, le pharmacien avait décidé de fermer, quoi qu'il arrive, le 26 janvier. La situation locale aurait été préoccupante, d'autant qu'une autre pharmacie, 10 km plus au nord, venait de fermer (voir « Le Quotidien » du 13 janvier 2020).
C'est en le vaccinant qu'une infirmière de Courtomer a parlé à un patient d'un village voisin de cette situation qui inquiétait tout le monde. Miracle du vaccin ! Le patient avait un neveu, jeune pharmacien assistant, à 600 km de là, à Vienne (Isère). Il l’a aussitôt appelé, et le Dauphinois a traversé la France pour un premier contact.
« Je n'avais pas les moyens d'acheter une officine, explique Quentin Gillet, le nouveau titulaire depuis le 1er février. Courtomer a été l'occasion que j'attendais. Lors du premier contact avec M. Khin, j'ai vu que je pouvais fonctionner sans souci. »
La transaction a eu lieu au prix auquel était parvenu Sam Ol Khin, qui reste propriétaire et bailleur des murs.
Pour le village, c'est plus qu'une satisfaction. Avec un médecin généraliste, trois infirmières, une ostéopathe, et une psychologue, l'absence de la pharmacie aurait déséquilibré l'offre de soins. D'autant que ce petit bourg dispose de commerces, ce qui n'est plus si courant dans ce département.
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