Daniel Rigaud, titulaire à Yenne (Savoie), exerce dans une communauté de communes comprenant 14 communes autour de son village. « Il y a quatre ans, nous nous sommes rendu compte que si nous ne faisions rien, nous allions droit dans le mur, car plusieurs médecins généralistes allaient partir à la retraite, explique-t-il. Nous avons d’abord pensé à créer une maison ou un pôle de santé, mais nous avons eu des retours nous expliquant que c’était assez lourd et compliqué à gérer. Nous avons donc d’abord créé une association loi 1901, dont l’obligation principale était d’organiser une assemblée générale une fois par an. » Un médecin généraliste en est le président, Daniel Rigaud en est vice-président et une jeune médecin en est trésorière. « Nous avons ensuite fait une demande auprès de l’agence régionale de santé pour créer une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). C’est assez lourd au niveau administratif. Il faut monter des projets, faire un budget prévisionnel, identifier des intervenants, etc. La CPTS a été validée par l’ARS en 2017. Nous avons reçu un financement de 10 000 euros, alors que nous avions un budget prévisionnel de 40 000 euros. Nous avons passé beaucoup de temps à titre purement bénévole. Mais pour que cela évolue, il faut payer un coordinateur, qui puisse gérer l’ensemble des projets, discuter avec les intervenants, etc. », détaille Daniel Rigaud.
Faire sauter les barrières
La CPTS rassemble des professionnels de santé médicaux, des paramédicaux et du personnel social. Elle compte actuellement 45 professionnels, principalement des médecins, pharmaciens et infirmières, travaillant sur des thèmes autour de la périnatalité. « Nous avons deux psychologues qui travaillent à la halte-garderie, des puéricultrices, des assistantes sociales, mais aussi une élue de la communauté de commune et un élu de la mairie », indique Daniel Rigaud.
Pour permettre à tout le monde de communiquer, la CPTS va s’équiper d’un logiciel, appelé Médiclic. « Depuis 2017, nous apprenons à travailler ensemble. Nous étions très cloisonnés : le pharmacien derrière son comptoir, le médecin dans son cabinet… Maintenant, nous essayons de faire sauter les barrières », assure Daniel Rigaud.
En novembre, à l’occasion du mois sans tabac, un projet a été monté autour de l’arrêt du tabagisme. Les pharmaciens pouvaient fournir des substituts nicotiniques à des patients et les médecins étaient prévenus pour chaque patient. En 2019, le projet de la CPTS est de travailler sur l’obésité de l’enfant. « Nous avons une infirmière scolaire dans la CPTS, elle fait du repérage avec une puéricultrice pour cibler des enfants qui ont potentiellement un risque d’obésité. L’objectif est de mettre en place une prise en charge avec le médecin, le psychologue et la diététicienne », explique Daniel Rigaud. La CPTS propose aussi des formations pour ses membres. « Nous avons reçu une formation sur l’autisme, et avons participé à une soirée sur les vaccins avec les haltes-garderies », indique Daniel Rigaud.
Les membres de la CPTS se réunissent environ une fois par mois. « C’est important de travailler à plusieurs, estime Daniel Rigaud. Mais il faut une réelle volonté de faire avancer les choses. » Ce qu’il conseillerait aux confrères, c’est « de démarrer doucement. Il ne faut pas se lancer dans des projets pharaoniques. Mais il faut se lancer, car tout le monde peut y gagner à travailler en bonne intelligence ! ».
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