Objet central du plan « Ma Santé 2022 », l’exercice coordonné des professionnels de santé - en particulier sous forme de CPTS - est présenté comme l’avenir du système de santé. Exit l’exercice isolé. La loi de modernisation du système de santé de 2016, dite loi Touraine, représente la première étape de la création des CPTS. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 a donné un nouvel élan à cet outil de coordination aboutissant, le 20 juin, à la signature de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) qui définit le financement de ces structures et les missions essentielles à déployer.
« Plutôt que de prendre une disposition de loi, nous avons demandé aux partenaires conventionnels de s’accorder sur les missions et le financement de la coordination. Le réseau territorial de santé doit désormais se fonder sur les CPTS, ou en tout cas toute forme d’exercice coordonné, et sur la gradation des soins. C’est un levier sur lequel nous misons beaucoup », note Michel Varroud-Vial, conseiller en soins primaires et professionnels libéraux de la DGOS. Reste aux acteurs de terrain à s’emparer de cet outil qu’Étienne Caniard, vice-président des affaires sociales au Conseil économique, social et environnemental (CESE), définit comme « une sorte de couteau suisse de la territorialisation en santé ».
Apprendre à se connaître
Un couteau suisse qui nécessite un investissement fort pour être déployé, comme en témoigne Benoit Blanc, médecin généraliste et fondateur de la CPTS de Bergerac (Dordogne). « Cela implique beaucoup de bénévolat, il faut des leaders qui mouillent la chemise. » Mais ceux qui se lancent en 2019 bénéficient désormais d’un accompagnement fort des agences régionales de santé (ARS), à l’image de celle d’Ile-de-France qui propose un guide de la création de CPTS, a mis en place « un monsieur ou une madame CPTS dans chaque département » et va lancer à la rentrée un MOOC sur le sujet, indique Pierre Ouanhnon, directeur du pôle ambulatoire et services aux professionnels de santé de l’ARS île de France.
Autre obstacle à franchir : « les idées reçues défavorables que les professionnels de santé ont les uns sur les autres », remarque Benoit Blanc. Sophie Dubois, pharmacienne coordinatrice de la CPTS de Paris 13, confirme : « Lors des premières réunions il y a dix ans, on pouvait penser que médecins et pharmaciens allaient se taper dessus, alors qu’aujourd’hui il n’y a plus aucun problème. » Le secret pour passer outre les dissensions ? « Il faut apprendre à se connaître avant d’apprendre à travailler ensemble », répond Sophie Sergent, présidente de la commission pharmacie clinique et exercice coordonné de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et fondatrice de la CPTS Liévin-Pays d'Artois. « Le fait de se connaître et de s’organiser ensemble se fait au bénéfice du patient », précise Sophie Sergent. « Et au bénéfice des professionnels aussi, complète Benoît Blanc. Depuis que nous avons créé la CPTS de Bergerac, nous avons inversé la tendance : nous avons plus d’arrivées de professionnels que de départs à la retraite. »
* D'après la 7e édition du Carrefour de l'observance, organisé par Observia et Nile, sur le thème « Les CPTS ou l'émergence d'un nouveau monde ».
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