RENÉ TEULADE, militant mutualiste devenu ministre dans le gouvernement Bérégovoy, est décédé jeudi dernier à l’âge de 82 ans, au lendemain d’un accident vasculaire cérébral. Très proche de François Hollande, il en avait été le suppléant à l’Assemblée nationale. Né à Monceaux-sur-Dordogne le 17 juin 1931, cet ancien instituteur, puis professeur de collège, milite dans les syndicats enseignants du SNI (Syndicat national des Instituteurs) et à la FEN (Fédération de l’éducation nationale) où il prend des responsabilités à l’échelon départemental. En 1974, il devient président de la Mutuelle de retraite des instituteurs et fonctionnaires de l’Éducation nationale, rebaptisée ultérieurement MRFP. De 1979 à 1992, il dirige la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), gérant alors la protection sociale complémentaire de 25 millions de Français.
Sénateur socialiste de la Corrèze, il est nommé, en avril 1992, ministre des Affaires sociales et de l’Intégration, dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Membre une première fois du Conseil économique et social (CES) de 1980 à 1992, où il présidait le groupe de la mutualité et la section des Affaires sociales, il y est revenu après son expérience ministérielle. M. Teulade était maire d’Argentat (Corrèze) depuis 1989. Il avait décidé de ne pas briguer un nouveau mandat en mars prochain.
Ombre dans sa carrière, l’ancien ministre avait été condamné en juin 2011 à 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour abus de confiance par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l’affaire de la Mutuelle retraite de la fonction publique (MRFP). Il avait fait appel, et la cour d’appel de Paris a mis en délibéré sa décision au 11 avril prochain. M. Teulade et sept autres prévenus ont été condamnés pour avoir perçu de la mutuelle, entre 1992 et 2000, des indemnités et bénéficié d’un logement à titre gracieux, à hauteur de plus de deux millions de francs par an au total à eux tous (environ 300 000 euros). Le code de la mutualité autorise le versement d’indemnités à des dirigeants, sous réserve d’un vote de l’assemblée générale, qui n’est jamais intervenu à la MRFP. Pour leurs avocats, les anciens administrateurs ont agi en transparence et n’ont pas cherché à tirer profit de leurs fonctions. « Pendant mes soixante années de militantisme, j’ai le sentiment de ne jamais avoir abusé de la confiance de mes camarades militants », avait soutenu M. Teulade.
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