CINÉMA - « Casse-tête chinois », de Cédric Klapisch

Des amis toujours proches

Publié le 09/12/2013

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C’est un plaisir rare au cinéma, au contraire des séries, que de renouer avec des personnages qui sont quasiment devenus des amis.

Les services d'immigration veillent !
Crédit photo : DR

APRÈS BARCELONE (« l’Auberge espagnole », 2001) et Saint-Pétersbourg (« les Poupées russes », 2004), voici New York, la ville ou Klapisch a fait ses études, la ville qui lui a donné l’envie de faire ce troisième film de ce qu’il appelle « La trilogie des voyages de Xavier ». Xavier a 40 ans, des enfants, un couple qui bat de l’aile. C’est le temps des questions, des complications, des séparations mais aussi des retrouvailles, puisque figurent ici les trois femmes qui comptent dans sa vie, Wendy (Kelly Reilly), Isabelle (Cécile de France), Martine (Audrey Tautou). Oui, quel casse-tête que l’existence de Xavier, quand il faut trouver sa place dans une famille qui se recompose, une paternité qui ne dit pas son nom, un nouveau pays qui a beaucoup d’exigences !

Homoparentalité, immigration, mondialisation... : toujours en phase avec la société de son époque, Klapisch ne nous impose pas pour autant de pesantes démonstrations. Grâce à la liberté narrative de la voix off, au récit à la première personne, il peut bouleverser la chronologie des événements, mettre en scène les fantasmes, faire intervenir Schopenhauer et Hegel et faire courir sans répit son Xavier de Brooklyn à Central Park en passant par Chinatown.

On est heureux de les retrouver, ces personnages qui ont vieilli en même temps que nous – sans doute mieux que nous. Heureusement, ils ne se sont pas complètement assagis ni rangés, même avec des enfants. Et l’on peut sourire de leurs nouvelles mésaventures, qui ne sont rien d’autres que des tentatives pour construire une vie qui vaille. Le rythme de New York s’impose au film et l’on passe sur quelques ficelles scénaristiques un peu grosses. Romain Duris ne s’essouffle pas et les trois actrices apportent chacune leur fantaisie et leur chaleur personnelles.

› RENÉE CARTON