Et si, pour gagner en efficacité, la logistique hospitalière prenait de la hauteur ?
Et si, s’affranchissant des feux rouges, des bouchons et des itinéraires sinueux, médicaments et poches de sang prenaient leur envol, pour filer droit vers les plus urgents besoins ? À Anvers, ce doux rêve technologique sera bientôt une réalité. La capitale flamande, qui a inauguré en décembre un très sophistiqué centre de commande, prépare en effet activement l’arrivée dans le ciel estival de drones de transport médical urbain, une première européenne.
Un gain financier modéré
Le projet, porté par Helicus, une start-up locale, répond à une problématique précise : alors que les hôpitaux centralisent leurs laboratoires d’analyse et pharmacies à grande vitesse, les économies visées ne se réalisent que si la logistique suit. Or, l’acheminent des médicaments et des échantillons prend toujours plus de temps, soumis et ralenti par un transport routier qui ne cesse de se densifier.
Le dispositif ne générera en revanche pas d’économies immédiates. « La visée n’est pas financière, note ainsi le directeur d’Helicus, Mikael Shamim. L’objectif est d’abord qualitatif : maintenir la densité des flux dans un contexte de concentration des activités ». Reste que, prédit-il, les coûts croissants générés par le transport routier (carburants, engorgement) pourraient rendre à terme les drones plus compétitifs.
La création ex nihilo d’un système de transport par drones, volant à 150 mètres du sol en zone fortement urbanisée et à proximité d’un grand aéroport, n’est toutefois pas aisée. Complexe tant en matière de sécurité que de technicité, elle a nécessité la constitution d’un savant groupement d’acteurs, publics et privés, doté de cadre et subventions de l’Union européenne et du gouvernement fédéral belge.
Baptisé Helicus aero initiative, il réunit, aux côtés des hôpitaux anversois et de l’entreprise publique chargée de la sécurité du trafic aérien : le constructeur aéronautique SABCA (filiale de Dassault, qui construit les drones) ; un assureur (Baloise) ; un opérateur télécom (Orange) ; des systèmes logiciels normalisés (NSX) ; et un opérateur de drones (Helicus). Plus de 100 personnes sont mobilisées.
Lever la barrière réglementaire
« Le cœur du sujet est l’analyse et la gestion du risque, au sol comme dans les airs, reprend Mikael Shamim. Nous travaillons ainsi main dans la main avec le contrôle aérien belge. Nous partagerons à terme une interface qui créera un lien fiable et direct entre le centre de commande des drones et les tours de contrôle. »
Côté calendrier, les tests en plein air commencent ce mois-ci, tandis que cet été est prévue une première démonstration entre quatre des dix-sept hôpitaux partenaires. Dix hôpitaux auront rejoint le dispositif au dernier trimestre 2019, pour des premiers vols réels début 2020.
D’ici là, l’Helicus aero initiative devra lever le dernier obstacle : les lois actuelles ne permettent pas, en l’état, à un tel système d’exister. Le groupement doit ainsi démontrer aux autorités européennes et belges que son concept fonctionne ; ces dernières l’adopteraient alors comme base des nouvelles réglementations.
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