Toujours convaincu qu’il peut encore inverser la courbe du chômage, François Hollande a présenté la semaine dernière un nouveau plan pour inciter les PME* à embaucher. Parmi les mesures proposées par le chef de l’État, l’octroi d’une prime de 2 000 euros par an pour tout emploi en CDI ou en CDD de plus de six mois d’un salarié rémunéré jusqu’à 1,3 fois le SMIC. Cette disposition sera-t-elle à même de convaincre les titulaires à recruter ? Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), est perplexe. « Pour qu’une entreprise embauche, il faut qu’elle ait des perspectives, explique-t-il. Or aujourd’hui, compte tenu des baisses de prix sur le médicament, les pharmaciens n’ont pas de visibilité suffisante. » Certes, rappelle-t-il, « nous avons amorcé le changement du mode de rémunération qui permet d’atténuer les effets des baisses de prix par rapport à l’ancien modèle. Mais une entreprise n’embauche pas parce qu’il y a des mesures incitatives, mais parce qu’il y a un besoin ». En revanche, le basculement du CICE** en baisse directe de charges représente, à ses yeux, une bonne chose.
« Ces mesures sont intéressantes, mais avec des résultats en négatif et une marge en baisse, on ne pourra pas faire des miracles, affirme Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). On ne pourra relancer l’emploi en officine que si la croissance est au rendez-vous et si l’économie de l’officine redémarre. »
En ce qui concerne le taux de chômage des adjoints, Philippe Gaertner estime qu’il traduit les difficultés économiques rencontrées par l’officine, avec un chiffre d’affaires en stagnation. « Il y a peu de licenciements signalés, mais dans le contexte actuel, les titulaires sont prudents, ils se limitent à l’obligation légale et n’embauchent pas au-delà », fait-il remarquer, en soulignant qu’il existe aussi, dans certaines zones géographiques, des pharmacies qui cherchent désespérément à recruter un adjoint.
Enfin, les syndicats assurent qu’une modification du cursus des préparateurs (de 2 à 3 ans) permettrait l’embauche d’au moins 2 000 personnes supplémentaires en apprentissage. Le président de la FSPF doit d’ailleurs rencontrer la ministre du Travail Myriam El Khomri en février à ce sujet.
**Crédit d’impôt compétitivité emploi.
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