« ON AVAIT l’habitude d’attendre la prescription du médecin, mais nous voulons aller au-devant du besoin du patient, lui faire savoir ce que nous pouvons faire pour lui », assure Claire Laot. « Mon propre père a pu rester chez lui jusqu’à sa mort, à plus de 90 ans, et avec ma mère, pourtant déjà malade Alzheimer, témoigne Agnès François. C’est une économie énorme pour la Sécurité sociale, on a sûrement pu lui faire gagner cinq ans de vie, et c’était pour notre plus grand bonheur, à nous ses enfants, de pouvoir lui permettre cela. »
Claire Laot est pharmacienne associée de la pharmacie de la Bresle, Agnès François, pharmacienne associée de la pharmacie Notre Dame, toutes deux à Blangy-sur-Bresle (Seine Maritime), concurrentes et complices, à 50 mètres l’une de l’autre. Elles viennent, le 19 février dernier, d’organiser dans la salle des fêtes municipale un salon pour « l’amélioration de l’espace de vie et du confort à domicile », avec le soutien logistique d’Oxypharm Astera, leur fournisseur commun en matériel médical, qui appartient au même groupe que la CERP, leur principal grossiste-répartiteur.
Toute la journée, depuis 10 heures du matin, la salle des fêtes a exposé des sièges de commodité, des déambulateurs, des lits médicalisés, des fauteuils à commande électrique, des potences, pompes et matériels de perfusion pour la nutrition, les diabétiques, etc. Les pharmaciennes avaient envoyé des invitations à la maison de retraite, aux médecins, aux infirmières, aides soignantes, aux élus, aux associations, aux organismes sociaux, au centre communal d’action sociale (CCAS). Elles avaient aussi déposé des cartons près des caisses de leur officine. En fait, toute la population était conviée, et plusieurs dizaines de personnes sont venues.
« Nos deux officines proposent du matériel médical, et nous avons chacune acheté un lit, un fauteuil, que nous exposons en vitrine. Beaucoup de matériel est pourtant présenté sur catalogue, explique Claire Laot. Et les patients n’ont pas conscience de tout ce que peut leur servir leur pharmacie. D’une certaine façon, il nous est plus facile de suivre la prescription du médecin, mais nous pouvons faire plus ! » « En milieu rural notamment, la proposition de maintien à domicile est essentielle, poursuit Agnès François. Qu’il s’agisse de la fin de vie, d’une période postopératoire, ou seulement de personnes qui vieillissent et ont besoin de matériel adapté, la plupart préfèrent rester chez eux, c’est une habitude en campagne. Nous, pharmaciennes, nous connaissons nos patients, nous voyons que certaines pathologies vont dégénérer : nous sommes mieux placées parfois que le médecin ou que le prestataire en matériel. »
Une volonté de communiquer.
« Nous sommes en mesure d’évaluer le patient et de mieux informer le prestataire, confirme Claire Sellier, infirmière venue en visiteuse. Le maintien à domicile (MAD) nécessite la participation active de l’entourage, cela donne tout son intérêt au rôle du pharmacien. »
« Cette journée correspond à une volonté de communiquer, reprend Claire Laot. Le matériel est mal connu, y compris par les professionnels de santé, et des auxiliaires des malades ou des personnes âgées. » Et de citer le cas de cette visiteuse du matin, aide ménagère, venue juste pour voir, « au cas où… »
Oxypharm compte vingt-cinq agences en France, dont une à Abbeville (Somme), à 25 km de Blangy. Le prestataire a mobilisé deux chauffeurs, une infirmière, le responsable d’agence, Laurent Cornet, et un conseiller commercial, Yann Hollier, pour la journée. Et commandé un buffet pour les visiteurs. « On ne veut pas faire à la place, mais avec les pharmaciens, précise Laurent Cornet. À Blangy, les deux officines travaillent bien ensemble, et le principe du MAD est bien mature. C’est plus facile. »
Toute la journée, les techniciens d’Oxypharm ont fait des démonstrations de matériel, y compris pour les équipes des deux officines venues à l’heure du déjeuner.
Claire Laot est satisfaite de sa journée : des auxiliaires de vie sont venues, des élus, les maires de Blangy (3 500 habitants) et de Bouttencourt (1 000 habitants), la commune attenante, mais dans le département voisin (la Somme), des médecins, des kinés, des infirmières. Ainsi que des personnes sans besoin immédiat, mais prévoyantes. Chacun est reparti avec son catalogue de matériel.
Les deux pharmacies estiment avoir une vingtaine de patients en MAD chacune, peu en hospitalisation à domicile (HAD). « Les médecins prescrivent plus facilement le MAD, observe Claire Laot. On ne connaît pas bien la proportion de notre clientèle qui serait concernée, et il nous faut l’apprécier. Nous ne devons rien négliger pour améliorer la qualité de vie, et la satisfaction de nos clients. » « Si on peut laisser une personne chez elle en l’y aidant, conclut Agnès François, c’est génial ! »
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