Que ce soit à des fins cosmétiques ou pour chasser miasmes et maladies, les huiles essentielles ont toujours été vendues par les apothicaires, puis par les pharmacies. Elles reviennent d’ailleurs aujourd’hui en odeur de sainteté et remplissent les rayons d’aromathérapie.
Obtenues par distillation, elles ont fait partie pendant longtemps des secrets d’apothicaires. Dans l’exposition du Pôle pharmacie de la BIU Santé, on peut admirer un incunable, « le premier manuel de distillation imprimé en 1500, destiné aux apothicaires, écrit par Jérôme Brunschwig, médecin de Strasbourg, qui a fait autorité dans l’art de la distillation », explique Catherine Blum, de la BIU Santé. Ses planches imprimées représentant alambics et cucurbites sont exceptionnelles. Un siècle plus tard, le médecin Jean Liébault préconisait les distillats de plantes médicinales comme remèdes.
Les parfums sentent enfin bon !
Au 17e et 18e siècle, apparaissent les traités de parfumeurs qui dévoilent pour la première fois au public les recettes de fabrication. Dans le traité de Simon Barbe, parfumeur de Louis XIV, ambre gris, musc et bézoard sont recommandés auprès des gantiers, perruquiers et marchands de liqueurs. Ces recettes sont auréolées de vertus thérapeutiques, à l’instar du remède, composé de roses de Provins et d’écorces d’agrumes pour lutter contre la peste, de Marie Meurdrac, une des rares chimistes femmes de l’époque, dans sa « Chymie charitable et facile en faveur des Dames » (1674). Les parfums sentent enfin bon ! La noblesse s’en couvre des chausses aux perruques. Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette, décrit à son tour les innombrables parfums, pommades, essences, huiles pour le bain et gants de senteur qu’il invente à base de rose, violette, jasmin, orange, cédrat ou bergamote.
La bergamote justement est l’essence à la base de l’eau de Cologne, cette eau miraculeuse et admirable, censée soigner toutes les maladies, commercialisée à partir de 1695 par le marchand italien et maître distillateur à Cologne, Paul Féminis. Sa fraîcheur séduisit rapidement toutes les têtes couronnées. On dit même que Napoléon en buvait quelques gouttes avant ses batailles. On peut en effet « s’en servir intérieurement et extérieurement » nous montre une des premières publicités datée de 1727 !
Exposition à la BIU Santé, 4 avenue de l’Observatoire, 75006 Paris.
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