ON NE SAURA peut-être jamais ce qui a valu son limogeage à Mme Batho et ce qui vaut tant d’indulgence à M. Montebourg. Une analyse superficielle tendrait à démontrer que le président et le Premier ministre n’ont pas du tout la fibre environnementale, qu’ils font juste pour l’écologie le service minimum qui maintient la fragile alliance avec EELV, que Mme Batho a affiché une indépendance d’esprit que ne garantissait pas sa solitude politique, qu’ils laissent parler le ministre du Redressement productif pour ne pas fermer définitivement la porte au gaz de schiste. Cette explication ne suffit pas à décrire l’énorme couac de communication qui vient de se produire, la nouvelle perte de crédibilité du gouvernement, l’incertitude qui prévaut dans l’opinion quant aux intentions réelles du chef de l’État sur la gestion des affaires dans les mois et les années qui viennent.
On ne comprend pas davantage la profondeur et la durée du ressentiment exprimé, après son départ, par l’ancienne ministre qui, contrairement à ce qu’elle affirme, avait tout le loisir de voir venir les coupes infligées à son ministère, contraint de participer, comme les autres, à la réduction des dépenses publiques. On ne voit pas très bien ou va M. Montebourg, qui ne devrait pas échapper à la nouvelle discipline gouvernementale appliquée il y a peu par le président de la République, lequel s’est d’ailleurs appuyé sur son ultimatum pour faire, à l’encontre de Mme Batho, un acte d’autorité qu’il n’a pas jugé utile d’accomplir dans le cas de M. Montebourg.
À bien y réfléchir, le contenu du programme de M. Hollande contient une bonne dose de réforme. Celle des retraites sera bientôt engagée et, si elle n’est pas parfaite, elle sera de nature à permettre de substantielles économies ; le gouvernement commence à s’attaquer, quoique fort lentement, au « mille-feuille » administratif et le « choc de simplification » annoncé il y a quelques mois finira par se produire ; d’importantes économies sont prévues dans le domaine de l’assurance maladie ; tout est fait en tout cas pour que, au regard des critères européens tels qu’ils ont été redéfinis afin de donner à la France plus de temps pour stabiliser sa la dette, les marchés soient rassurés.
Méthodes contradictoires.
M. Hollande inscrit ses efforts de redressement dans le cadre, sacré à ses yeux, de la justice sociale. C’est pour cette raison qu’il va encore augmenter les impôts l’année prochaine, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour l’emploi. Mais nous devons tous être réalistes : rien ne peut être accompli en dehors du cadre des institutions et c’est avec ce gouvernement que les forces vives du pays doivent travailler. Il n’est pas difficile de percevoir les menaces extérieures qui pèsent sur le pays, les erreurs, parfois stratégiques, que nous commettons sur le plan européen, et les difficultés qui se présentent lorsqu’on souhaite remettre les chômeurs au travail. Rien ne nous garantit d’ailleurs qu’un autre gouvernement appliquant une autre méthode réussirait. En revanche, La lassitude et le découragement populaires sont constamment nourries par le flou gouvernemental, fait de laxisme puis de crises d’autorité, de méthodes contradictoires, de décisions plus inspirées par le calcul politique ou la nécessité de satisfaire tel ou tel clan que par des convictions profondes. Les énormes embardées du char gouvernemental à propos du nucléaire, du gaz de schiste, de la fameuse transition énergétique indiquent un écartèlement entre le souci de la production, donc de l’emploi, et celui de l’environnement. Le choix n’est pas fait, pas plus qu’il n’est fait dans des domaines, comme la dépense publique, où l’on veut ménager à la fois Bruxelles et les Français.
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