Depuis le 1er janvier, le cannabis cultivé à Florence dans l’Établissement chimique pharmaceutique de l’Armée italienne est commercialisé dans les pharmacies. Selon la direction du centre de production, quelque 2 400 spécialités seront ainsi expédiées dans les officines autorisées à vendre du cannabis italien d’ici à la fin du mois de février.
Un événement important qui met un point final à des années de polémiques. Pour les médecins qui défendent l’utilisation du cannabis, il s’agit d’une victoire importante. Pour les partisans de la tolérance zéro, dans un pays où la consommation et la culture pour usage personnel de marijuana sont encore passibles d’une amende et d’une peine de prison, c’est en revanche une défaite cuisante. « Cette plante utilisée en toute illégalité depuis des décennies pour calmer des douleurs, apaiser des spasmes et réduire les nausées, sera vendue pour soigner l’anxiété, l’insomnie et les effets collatéraux de la chimiothérapie et les contractures musculaires dues à la sclérose en plaques », explique le Dr Paolo Pagano, titulaire d’une officine situé dans le centre de Rome.
Selon les directives du ministère de la Santé, le coût du gramme de cannabis made in Italie sera pour le patient d’une quinzaine d’euros. Les officines autorisées par le ministère de la Santé, recevront des flacons dans une boîte scellée. Elles devront transcrire la quantité de la livraison sur un registre spécial selon la loi italienne sur la vente de stupéfiants en pharmacie. Chaque patient devra présenter une ordonnance pour obtenir la quantité de cannabis prescrite par son médecin traitant. Compte tenu des besoins des patients selon une étude prévisionnelle effectuée par le ministère de la Santé, l’Établissement chimique pharmaceutique militaire de Florence, le seul producteur et fournisseur autorisé en Italie, devra en produire quelque 100 à 120 kg en 2017. « Nous voulons tripler le volume de production d’ici à 2018 et atteindre les 300 kg par an afin de répondre à la demande des patients en Italie », confie le colonel Antonio Medica, directeur du centre de production militaire de Florence. Pour l’heure, un seul type de cannabis est produit dans les laboratoires militaires, le « FM2 », avec une concentration moyenne en THC de 5 à 8 % et un taux de CBD de 7,5 à 12 %.
L’an prochain, les laboratoires militaires devraient lancer une deuxième qualité de cannabis avec un taux de concentration de THC de 22 % et de CBD de 1 %. « Pour effectuer les tests, nous avons utilisé une centaine de grammes. Le produit que nous offrons aux pharmacies correspond aux standards actuels sur la production légalisée », détaille le colonel Antonio Medica. Toujours l’an prochain, d’autres centres de production devraient s'ouvrir sur le marché italien comme le prévoit le décret ministériel approuvé en 2015. La région de la Vénétie a déjà postulé auprès du ministère de la Santé et préparé un dossier indiquant le centre de recherches pour les cultures industrielles situé à Rovigo comme centre de production.
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