Les données fournies par l’étude « Le cahier Fiducial du pharmacien 2019 », portant sur les bilans et comptes de résultat de 2018, laissent entrevoir une embellie pour l’officine. Les écarts continuent cependant de se creuser entre les pharmacies dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions d’euros et les autres, plus impactées par la politique du médicament, selon l'analyse des experts-comptables.
L’économie officinale est en rémission. Ce constat est dressé par les experts-comptables Fiducial qui viennent de publier « Le cahier Fiducial du pharmacien 2019 » sur la base des données de 527 officines* ayant clôturé leur exercice au cours des deux derniers semestres de 2018. Il apparaît que l’officine rompt définitivement avec les tendances baissières observées au cours des années précédentes. C’est particulièrement vrai pour l’activité du médicament remboursable (TVA 2,1 %) qui, bénéficiant « de l’arrivée des médicaments chers et de l’accroissement des traitements d’aide à l’arrêt du tabac » regagne du terrain et constitue désormais 75,15 % de l’activité de l’officine (74,84 % en 2017). C'est également le cas, dans une moindre mesure, de l’OTC et des compléments alimentaires (TVA 5,5 %) qui représentent aujourd’hui 8,96 % du chiffre d’affaires global contre 8,72 % en 2017. Un chiffre d’affaires global qui, par ailleurs, grimpe de 1,9 % à 1,57 million d’euros, du jamais vu depuis dix ans.
Signe de ce regain d’activité, la part des pharmacies ayant vu leur activité augmenter passe à 57,1 % (pour 4,7 % de hausse en moyenne). Elles n’étaient que 51,3 % en 2017. « Cette dynamique, si elle se confirme en 2019, montrerait que les années difficiles sont derrière nous », commentent les experts-comptables. Ils ne détectent pas moins certains signes de fragilité sur le réseau officinal. Car, si les pharmacies dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions d’euros semblent sorties d’affaire et proches de voir la fin du tunnel avec une hausse de 5,1 % en moyenne de leur chiffre d’affaires, il n’en est pas de même pour les officines plus petites « qui vont continuer à s’affaiblir », victimes des politiques de santé qui visent à réduire les dépenses de santé et accélèrent leur disparition «alors qu'elles rendent un service de proximité irremplaçable ».
Autre signe révélateur d’une convalescence encore timide de la santé financière officinale, l’excédent brut d’exploitation (EBE) subit la pression de la masse salariale (équivalente à (10,67 % du chiffre d'affaires), qui augmente parfois davantage que l’inflation. Résultat, l'EBE n'atteint plus que 12,27 % du chiffre d’affaires contre 12,60 %, un an auparavant. Cependant, les données démontrent une hausse de la productivité (hors titulaire) : 336 000 euros par salarié contre 323 000 euros en 2017, le ratio CA/salarié augmentant de 4,02 points.
La rémunération moyenne du gérant (pharmacien exerçant exclusivement en société) atteint 57 725 euros (57 132 euros en 2017). 64 % des titulaires se situent cependant sous ce seuil tandis que 7 % de leurs confrères perçoivent une rémunération supérieure à 113 000 euros.
* 10,1 % des pharmacies ont un CA HT entre 0 000 et 750 000 euros, 18,6 % entre 750 et 1,05 million d'euros, 27,5 % entre 1, 05 et 1,5 million d'euros, 20,1 % se situent entre 1, 5 et 2 millions d'euros et 23,7 % ont un CA HT supérieur à 2 millions d'euros. 45 % sont situées en milieu rural, 31 % dans un quartier, 18 % en centre-ville et 6 % en centre commercial.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion