DERNIÈRE ligne droite pour Élisabeth Hubert qui conduit depuis mai dernier, à la demande de Nicolas Sarkozy, une large concertation sur la médecine de proximité (dans le cadre de l’opération réconciliation avec les médecins lancée par l’Élysée au printemps après la déroute des régionales). Après quelque 70 auditions et une bonne douzaine de déplacements « sur le terrain », l’ancienne ministre de la Santé met la dernière main à son rapport dont les conclusions devraient être dévoilées au début du mois d’octobre.
L’ordonnance Hubert est très attendue car le document s’attaquera aussi bien à la refonte de la formation initiale qu’à la la simplification des tâches administratives pour libérer du temps médical, l’attractivité du statut libéral, la prise en compte de l’expertise des praticiens, la répartition de l’offre de soins de proximité, l’organisation de l’exercice ou encore les conditions du développement des maisons de santé. Le rapport proposera également des pistes concrètes pour diversifier la rémunération des médecins généralistes et pour améliorer et simplifier les échanges d’information entre médecins.
L’ambition n’est pas de proposer de nouvelles mesures cosmétiques mais un ensemble cohérent de mesures structurelles, de la formation jusqu’à la retraite, permettant de redorer durablement le blason de la médecine générale. Il s’agit de convaincre les jeunes de s’installer en libéral (seul un nouveau médecin sur dix fait ce choix) mais aussi, dans l’immédiat, de dissuader les médecins libéraux déjà installés de dévisser prématurément leur plaque (tendance qui s’accélère). Le volet du rapport sur les maisons médicales pluridisciplinaires sera analysé à la loupe car Élisabeth Hubert a affiché, au cours de multiples auditions et débats, une relative prudence sur ce sujet. Oui, explique-t-elle, les maisons médicales peuvent remédier dans certains cas à la désertification, lorsque les projets émanent des professionnels eux-mêmes et qu’ils sont appuyés, mais les projets « administratifs » risquent, eux, de se transformer en coquilles vides.
Reste une question de taille sur le financement : dans sa lettre de mission à Élisabeth Hubert, Nicolas Sarkozy a demandé que les propositions soient toutes compatibles avec l’objectif de retour à l’équilibre des comptes sociaux.
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