En terme de santé publique, c’est une bonne nouvelle. Les campagnes de prévention en faveur d’un couchage sur le dos menées dans les années 1990 ont eu « une redoutable efficacité » sur la baisse du nombre de morts
subites du nourrisson (MSN), comme le souligne le Dr Juliette Bloch, rapporteur de l’étude sur « Les morts inattendues des nourrissons (MIN) de moins de deux ans » de l’InVS. Mais l’effort de sensibilisation ne doit pas être abandonné : il y a encore, chez les nourrissons, des décès « totalement évitables » dus aux accidents de couchage. Le Pr Didier Houssin, directeur général de la santé, rappelle que la campagne de sensibilisation réalisée en 1994, renouvelée pendant trois années successives (et largement reprise par la presse), a contribué à une baisse de 60 % du nombre de MSN, passant de 1 133 en 1993 à 451 en 1996. Actuellement, les statistiques de décès françaises enregistrent chaque année un peu moins de 300 décès codés MSN.
Facteurs de risque.
L’enquête prospective menée par l’InVS (à la demande de la DGS) visait à estimer l’incidence des MIN dans 17 départements volontaires, à décrire les caractéristiques de ces morts et leur prise en charge via les centres de référence. D’octobre 2007 à septembre 2009, sur les 281 MIN signalées, 256 ont été incluses dans l’enquête. Parmi les MIN de moins d’un an (220), plus d’un tiers des enfants dormaient dans un environnement non sécurisé, attesté par la présence d’au moins un des facteurs de risque suivants : couchage sur le ventre ou le côté, couverture, couette ou oreiller dans le lit, lit adulte ou canapé, partagé ou non, matelas mou ou pièce trop chaude. Le transport en centre de référence a concerné 214 enfants (97 %). L’enquête montre toutefois une « grande hétérogénéité » de prise en charge tant en ce qui concerne la réalisation des examens cliniques, biologiques, que radiologiques, « s’écartant parfois des recommandations de la HAS de 2007 ». Ainsi, seulement 45 % des enfants avaient eu un scanner ou une IRM. En l’absence d’autopsie, l’imagerie cérébrale était plus fréquente (59 %) mais pas systématique. Seuls 6,5 % avaient eu un fond de l’œil, alors qu’il s’agit « d’un examen crucial pour le diagnostic de syndrome du bébé secoué », relève le Dr Bloch. L’autopsie, considérée comme un « examen clé », a été pratiquée chez 72 % des enfants transportés en centre de référence mais variait de 33 à 100 % selon les départements. Un tiers de l’ensemble des décès (72) a pu être expliqué. « Il faut que l’autopsie soit favorisée », plaide la pédiatre, même si son taux a toutefois progressé depuis la création des centres de référence. Le fait de comprendre peut « parfois prévenir un décès ultérieur », insiste-t-elle. Parmi les 72 morts expliquées, un quart (18) était dû à une asphyxie liée au couchage et/ou la literie et aurait donc pu être évité : enfants coincés entre le matelas trop petit pour le lit et le bord du lit (souvent un lit d’appoint), enfants asphyxiés, le nez dans le matelas, en couchage ventral sur support mou ou enfouis sous une couverture ou couette.
Même si les conseils de prévention ont été repris dans le dernier modèle du carnet de santé de l’enfant en vigueur depuis 2006, l’enquête de l’InVS montre qu’il est « urgent de renouveler les campagnes en faveur d’un couchage sécurisé des enfants, pour tous les sommeils et jusqu’à l’âge de 6 mois ». Les recommandations devraient être accessibles sur les sites Internet des autorités de santé « d’autant qu’elles s’adressent à un public de jeunes parents, utilisateurs de ce média ». Une idée que devrait retenir le Pr Houssin. « Il faut répéter les choses parce que les bonnes habitudes peuvent se perdre », a-t-il conclu en indiquant vouloir sensibiliser les professionnels de santé concernés.
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