Il y a un temps pour la douleur liée aux crimes terroristes, il y en a un autre pour la colère sociale. Le mois de janvier avait été clément, avec une baisse sensible du taux de chômage. Compte tenu d’une croissance qui se situe à 1,2 % en 2015, on commençait à espérer que la reprise allait créer des emplois. Il n’en est rien et comment pourrait-il en être autrement dès lors que, loin d’avoir mis en place une réforme drastique du code du travail, nous en sommes à nous quereller à son sujet, au point que le gouvernement est déstabilisé, que nos enfants manifestent dans la rue (et se font tabasser) et que les pouvoirs publics, effrayés par la grogne syndicale et populaire, s’apprêtent à nous livrer une sorte de réforme de la réforme qui privera le projet de loi des innovations qu’il avait prévues ?
Il est vrai que le projet initial est réprouvé par 70 % de la population selon certains sondages ; qu’étudiants et lycéens lui sont profondément hostiles ; que le gouvernement est surtout victime de sa très mauvaise communication. Qu’on ne nous dise pas toutefois que, dans cette bronca nationale contre la réforme, l’élément essentiel n’est pas la virulence avec laquelle Martine Aubry et ses amis frondeurs se sont dressés contre elle, lui donnant ainsi une si mauvaise réputation qu’ils en ont ruiné le projet. Mais eux-mêmes, tous ceux qui se dressent, et avec quelle hargne, contre la réforme, qu’ont-ils de convaincant à nous proposer sinon la recette d’antan qui consiste en une politique de la demande propre à achever ce qu’il nous reste de compétitivité et à creuser encore plus nos déficits publics ? Ou encore plus d’emplois aidés payés par la collectivité nationale, ou encore des hausses de salaires pour relancer la consommation mais suffisantes pour que des milliers de PME mettent la clé sous la porte ?
Les délices du Front national
Pendant que se querellent les divers courants de la gauche, que se passe-t-il ? Rien sur le front de l’emploi, mais une progression constante du Front national, qui a fait du nord de Mme Aubry une terre frontiste sans qu’elle ait jugé bon de reconnaître qu’elle a participé à l’effondrement du PS dans la région, ce qui, pourtant, ne devrait pas l’autoriser à dire qu’elle en a ras-le-bol de M. Macron, qu’elle ne supporte plus Manuel Valls et, comble de l’hypocrisie, qu’elle souhaite la victoire du président Hollande aux prochaines élections, pour autant qu’il se plie sagement à ses prescriptions douteuses.
Le principe de la réforme de Myriam El Khomri consistait à essayer ce qui n’a jamais été essayé en France. Pendant quatre ans, François Hollande a mis en œuvre tous les trucs, gadgets et stratagèmes auxquels les gouvernements qui l’ont précédé ont eu recours. Résultat : trois millions et demi de chômeurs, presque sept cent mille de plus pendant les quatre premières années de son mandat, la France à la traîne, une perte de compétitivité colossale, un affaiblissement du respect que nous inspirons, une perte de leadership européen, ce qui ne nous empêche pas d’ailleurs de donner des leçons d’anti-terrorisme aux Belges. Ce comportement arrogant, qui veut masquer notre terrible indigence en matière d’emploi, n’est qu’un cache-misère, l’aveu même de nos dangereuses faiblesses, le produit de disputes politiques irresponsables qui font que la France ne bouge jamais.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, nous a annoncé triomphalement que, en 2015, le déficit public a été ramené à 3,5 % du produit intérieur brut, au lieu des 3,8 % qu’il s’était fixé. Bravo. L’objectif maastrichtien de 3 % sera atteint, a-t-il précisé, à la fin de 2017, c’est-à-dire, en ce qui concerne la France, avec trois ans de retard. Curieux que le ministre se félicite chaque fois qu’il obtient un résultat insuffisant. Si au moins cette absence de rigueur avait diminué le chômage de deux ou trois points...
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