C’est un acte de résistance et l’affirmation de leur éthique que viennent de prononcer les pharmaciens américains. Lundi, lors de son congrès annuel à San Diego, l’association américaine de pharmaciens (American Pharmacists Association, APhA) a inscrit à ses statuts une directive qui dissuade ses membres de participer aux exécutions capitales en fournissant les substances nécessaires aux exécutions par injection létale.
Les délégués de la plus grande organisation de pharmaciens Outre-Atlantique (62 000 membres) considèrent que « de telles activités sont contraires au rôle des pharmaciens, fournisseurs de soins de santé ». Comme le rappelle Thomas Menighan, vice président de l’APhA, « la participation des pharmaciens aux exécutions est contradictoire avec le rôle de la profession au sein de l’équipe de soins du patient ». Il ajoute que par cette mesure l’APhA s’aligne sur la majorité des autres organisations des professionnels de santé (médecins, infirmières et anesthésistes), eux aussi opposés à l’implication de leurs membres dans l’application d’une peine capitale.
Déjà en 1985 et en 2004, l’APhA avait adopté deux mesures sur les exécutions, l’une s’opposant à l’usage du terme de médicaments pour caractériser les produits chimiques utilisés dans les injections létales, l’autre dénonçant les réglementations qui prévoient la participation d’un pharmacien à une exécution.
Les pharmaciens, jusqu’à présent tenus à l’écart, se sont vus récemment approchés par des prisons à cours de moyens. En effet, les laboratoires pharmaceutiques, sous la pression des ONG opposées à la peine de mort, refusent de livrer des produits létaux. Les États recourent par conséquent aux services des pharmaciens pour résoudre cette pénurie ou la mauvaise qualité des produits. En Géorgie, une exécution a même dû être suspendue début mars, car le pentobarbital était apparu défectueux.
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