Injures, menaces, vandalisme, agressions physiques… l'officine est de plus en plus la cible d'actes d'incivilités et d'agressions. Comme le déplore Alain Marcillac, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et référent national de sécurité : « Les pharmaciens ne sont pas épargnés par le climat de violence qui touche les professionnels de santé de premier recours. » Ce constat émane des déclarations effectuées au cours de l’année 2018 sur le site Internet de l’Ordre. Selon un sondage réalisé cet été par le « Quotidien », près de 70 % des officinaux perçoivent d'ailleurs un « accroissement » de l'agressivité envers les pharmaciens et leurs équipes.
Les chiffres sont en effet accablants et la communication ordinale incitant les pharmaciens à ces signalements ne saurait, à elle seule, expliquer cette flambée d'insécurité. Les actes d’incivilité et de violence ont augmenté de 58 % entre 2017 et 2018. Sur ces 336 déclarations, la moitié était motivée par des injures et des menaces à l’encontre des titulaires et de leur équipe. La première source d’altercation est la difficulté de prise en charge liée au tiers payant (absence de carte Vitale, de carte de mutuelle, médicament non remboursé, carte Vitale non à jour…). Des cas qui ont doublé en un an. En revanche, la part des agressions liées aux stupéfiants régresse et ne constitue plus que 15 % des motifs d’agressions, contre 18 % il y a un an (voir article « abonné »). Fait révélateur de la banalisation de la violence : plus de la moitié des auteurs sont des clients habituels de la pharmacie. Dans un cas sur cinq, l’exaction est caractérisée par une agression physique (17 % en 2017). Quant aux vols, ils diminuent certes, mais ils restent, avec 18,7 %, la seconde source de déclarations. Plus rassurant : la fréquence de l’utilisation d’arme à feu est passée de 6 % en 2017 à 2,7 % en 2018.
Comme depuis de nombreuses années, les métropoles ne semblent pas être plus dangereuses pour l'exercice officinal. Les agressions déclarées sont davantage perpétrées dans des communes de moins de 30 000 habitants. Les régions les plus exposées sont la Bourgogne-Franche-Comté, où 3,4 % des officines ont signalé un acte de violence, devant le Grand Est (2,5 %). Le nombre de signalements a doublé en Normandie, triplé dans les Hauts-de-France et quintuplé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis qu'il a augmenté de 88 % en Nouvelle-Aquitaine ! Même si ces chiffres sont ne font état que des déclarations volontaires et de nombreux pharmaciens omettant encore de signaler ces faits. L’instance ordinale réitère par conséquent ses conseils et invite les pharmaciens victimes de tels actes à les déclarer sur l’espace pharmacien de son site Internet. Une fiche « réflexe » est également à leur disposition et les aide dans les démarches à accomplir. Enfin, l’Ordre insiste sur l’importance de déposer plainte auprès des forces de police ou du procureur. Le CNOP rappelle qu’il a la possibilité de se porter partie civile lors de l’agression d’un pharmacien.
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