L’AXE DU PROJET, c’est un nouvel itinéraire pour une sorte de supermétro qui suivrait un trajet en huit dans la capitale et les communes voisines. Toute la classe politique s’est emparée du projet, qui a déclenché diverses polémiques entre la droite et la gauche, entre le pouvoir et les collectivités locales et au sein même de la majorité. Il semble qu’à peu près tout le monde ait son idée sur ce que Paris doit devenir un jour, mais la tendance dominante, c’est de faire de Paris une mégalopole rivalisant avec celles des plus grands pays.
Est-ce le bon choix ? Non seulement le projet n’est pas une loi de finances, ce qui entraînera de nouveaux recours à l’emprunt, mais il risque d’aggraver encore le déséquilibre entre Paris et la province et entre la densité humaine en Île-de-France et la désertification du centre. Il ne nous semble pas que le projet soit marqué par le souci environnemental. En outre, il risque d’augmenter lourdement la pression fiscale dans la région puisque nos gouvernants jugent naturel de relever le prix des transports et les contraventions pour financer le nouveau réseau. Ce ne sont pas les Franciliens qui se réjouiront le plus du merveilleux effort de développement que l’on fait en leur faveur.
Comme ce n’est pas l’esprit du projet, personne n’a posé la question d’une Île-de-France déjà gigantesque où la qualité de vie se dissout dans le trajet domicile-bureau, où les revenus sont plus élevés qu’ailleurs, mais les prix aussi, et où se pressent 15 % de la population française totale. Personne ne songe à décongestionner Paris et ses environs au profit de quelques régions françaises que l’agonie de la ruralité prive peu à peu de leurs services et envoie les habitants vers l’exil. Comme le gigantisme convient aux superego, la Mairie de Paris, de son côté, envisage de bâtir de nouvelles tours aux quatre coins du périphérique. Quand on aura reproduit New York ou Los Angeles, il sera sans doute trop tard pour ralentir le développement de la région, pour repeupler la Lozère et pour établir une qualité de vie moins frénétique ou moins dangereuse pour le système nerveux.
Mixité ethnique.
Le gouvernement est passé outre toutes les critiques adressées au projet parce qu’il veut un Paris à la mesure de l’ambition de Nicolas Sarkozy. S’il est vrai que les expériences de villes nouvelles n’ont pas été concluantes, il n’était pas interdit de redécouvrir ce concept, à la fois dans un souci de meilleure répartition de la population, de décongestion des grandes métropoles françaises, d’écologie et de lutte contre le chômage. Justement, pourquoi ne pas créer ex nihilo une ville nouvelle en Lozère, une ville de taille moyenne (un million d’habitants) où s’installeraient ceux qui ont une qualification mais pas d’emploi et où le système de transports collectif et individuel serait non polluant, grâce à la mise en place d’un réseau de tramway, à des voitures électriques ou hybrides et à un vaste centre piétonnier ? Pourquoi ne pas créer une cité où, dès la conception, seraient résolus les problèmes environnementaux, d’espace vital (il se réduit sans cesse en Île-de-France), une ville relativement silencieuse, mais avec un centre vivant et remuant, des parcs, des quartiers résidentiels construits en étoile autour du centre pour qu’une majorité d’habitants puisse s’y rendre à pied ? Quel chômeur disposant d’une qualification n’accepterait pas d’y vivre ? Certes un tel projet serait coûteux, mais peut-être pas plus que celui du Grand Paris et l’activité croissante financerait à long terme la ville nouvelle.
Last but not least, la mixité ethnique serait une des conditions du projet. Le problème posé par les populations issues de l’immigration n’est dû qu’à leur enfermement dans des ghettos. Si on créait une ville avec des Blancs, des Noirs, des Arabes, des étrangers de toutes nationalités et des juifs, le communautarisme disparaîtrait. Le commerce de la drogue disparaîtrait ou serait infiniment moins lucratif. La formation et l’éducation seraient plus efficaces. La criminalité diminuerait parce que, enfin, les habitants auraient un bien précieux à protéger : leur accession à la classe moyenne. Loger les gens avant même qu’ils soient en mesure de payer leur loyer, leur donner un travail rémunéré avant même qu’ils produisent une richesse, leur accorder dès le départ tous les services requis d’une ville ne serait hors de prix qui si, déjà, nous n’engloutissions pas des dizaines de milliards dans de vaines tentatives pour lutter contre l’insécurité, l’illettrisme ou la reconstruction des tours et des barres. On ne peut certes pas créer des villes pour reloger les quelques 13 millions de Français dont le niveau de vie est reconnu comme insuffisant. Mais on pourrait tenter de nouveau l’expérience de la ville nouvelle, voir ce qu’elle et l’étendre si elle produit des résultats.
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