LE DÉBAT IDÉOLOGIQUE sur les mesures à prendre pour relancer l’économie est pourtant épuisé par la conjoncture. L’objectif d’une marche forcée vers l’équilibre budgétaire est repoussé avec l’aval du Fonds monétaire international et de la commission de Bruxelles. Hasard ou nécessité, de toute façon, nous ne prenions pas le chemin de cet équilibre. On ne voit donc pas très bien ce que revendique la gauche de la gauche, qui continue à vouloir dépouiller les foyers riches ou aisés alors que les ressources dont ils disposent sont, dans le système actuel, le moyen unique de relancer la consommation. Un autre aveuglement consiste à ne pas comprendre que la vive progression du chômage (5 millions de chômeurs si l’on calcule le grand total incluant les DOM-TOM) est en partie liée au matraquage fiscal qui a commencé l’an dernier et se poursuit. Les Français épargent pour des jours qui s’annoncent sombres, ils ne veulent plus consommer.
La gauche de la gauche est donc beaucoup plus prolixe sur les questions de principe que sur les solutions qui nous sortiraient de l’ornière. Du refus de François Hollande d’adopter l’amnistie sociale en cas de casse commise par les grévistes, elle a fait un casus belli, sans hésiter à prononcer des mots soi-disant inspirés par la fureur, mais surtout destinés à affaiblir un peu plus un président déjà cerné de toutes parts par son impopularité, par une conjoncture épouvantable, par l’opposition. M. Hollande peut compter sur l’absence complète de loyauté des communistes, des mélenchonistes, de l’aile gauche du PS. Il énumèrera en vain les dispositions législatives nombreuses qu’il a fait adopter par le Parlement en moins d’un an, et qui vont souvent dans le sens idéologique des ultragauches, à commencer par la loi sur le mariage pour tous. Le débat s’est ouvert sous la forme d’une formalité législative, il aboutit à une division profonde, irréparable entre les pour et les contre. Un désastre politique. Mais il fallait un sacré flair pour deviner que la très mauvaise qualité du climat général interdisait au gouvernement de s’engager dans ce qui apparaît aujourd’hui comme une mésaventure.
Une question d’autorité.
Un coup de poing sur la table ? Certes, mais de quelle nature ? Nous serions enclins à suggérer au président de faire ce qu’il sent. Il a des devoirs précis à accomplir : il ne peut pas relâcher l’effort sur la dette car il est déjà insuffisant ; pour autant que ses propos soient audibles, il s’est déjà engagé dans ce sens et ne doit pas y revenir. Cela exclut le contre-projet de Marie-Noëlle Lienemann, qui contient un emprunt de 43 milliards d’euros en deux ans alors que nous sommes perclus de dettes. Il peut poursuivre dans la voie des contrats jeunes et contrats de génération, même s’ils n’entameront le chômage que de quelques dixièmes de point. Il doit favoriser massivement le développement et la création d’entreprises, ce qui passe inévitablement par une baisse des charges salariales.
Ces perspectives ne sont pas exactement sexy. Le fonds du problème, aujourd’hui, c’est l’autorité du président. La violence des critiques est plus grande à gauche qu’à droite. Si le président veut s’imposer, ce ne peut être qu’en réaffirmant clairement ce qu’il fera ou ne fera pas et en exigeant des diverses composantes de sa majorité qu’elles se définissent par rapport à sa politique. Il lui faut principalement, et sans doute par des moyens autoritaires, mettre en demeure ses ministres les plus rebelles, y compris ceux qui ont insulté le Premier ministre, peut-être même faire acte d’autorité en les limogeant. Il peut également estimer qu’il en est arrivé au point où, contrairement à ce qu’il voulait, il doit se séparer de son Premier ministre actuel. Jean-Marc Ayrault est un homme en tous points estimable, dont les oscillations résultent en partie de son caractère mais surtout des variations du président. Malheureusement, ce qui manque le plus à ce gouvernement, c’est à la fois la vigueur, la force de caractère et la cohésion. D’aucuns pensent déjà à Martine Aubry, mais elle n’est nullement indiquée pour appliquer un programme social-libéral. Il reste Manuel Valls, qui semble plus décidé que M. Bartolone.
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