« Il existait déjà des associations de patients dans le Cotentin (Manche), notamment autour du diabète. Avec Hospivia, nous lançons la création dans le Nord Pas de Calais d’associations de professionnels de santé pour travailler en réseau entre la ville et l’hôpital à la prise en charge du patient », indique Sophie Sergent, pharmacienne à Liévin (Pas de Calais) et administratrice de l’URPS pharmaciens. Hospivia est un organisme, au nom et au logo déposés, appelée à fédérer des associations autonomes fonctionnant autour d’un centre hospitalier, d’un bassin de vie. Ces associations devraient travailler en relation, voire en réseau. Deux existent déjà, à Berck-sur-mer (Hospivia Opale), et à Lens (Hospivia Artois). Deux autres sont en gestation dans le Nord.
Les pharmaciens adhérents reçoivent une formation dispensée par des médecins hospitaliers, sur l’accompagnement des malades sortant de l’hôpital et traitées pour des pathologies lourdes : diabète, cancers, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladies cardiaques et vasculaires, infections virales. Lors de cette formation, le médecin présente sa spécialité, les aspects psychologiques liés à la maladie, et la façon dont il faut l’appréhender. Il explique également comment dispenser les traitements préconisés, les conseils pour une automédication et l’éventuelle orientation vers l’homéopathie. Avec les autres professionnels de santé, infirmiers et kinés, les officinaux étudient aussi comment prendre en charge la fatigue du patient, celle de sa famille, ou comment l’orienter vers des soins de support, un soutien psychologique, des massages, un réseau de soins palliatifs, ou même l’activité sportive. « Même si le pharmacien d’officine a déjà entendu parler de tout cela en qualité de pivot central du patient en ville, il lui faut organiser ses connaissances pour qu’elles soient véritablement utiles au patient », explique Sophie Sergent.
Un engouement général.
Avec pour projet la création d’Hospivia Artois, Sophie Sergent avait convié les soixante-dix pharmaciens des deux tours de garde autour de Lens et de Liévin. Quarante-cinq confrères étaient présents, et « l’engouement a été général. Nous rencontrons des problèmes très divers dans notre exercice et Hospivia souhaite apporter les réponses correspondant à nos véritables attentes, celles du pharmacien associé d’une grosse officine comme celles du titulaire d’une toute petite. Hospivia répond également aux attentes du monde hospitalier ». L’Agence Régionale de Santé (ARS) « fait d’ailleurs tout pour favoriser la connexion ville-hôpital ».
Sophie Sergent rappelle au passage qu’un pharmacien ne peut pas communiquer sur son travail, sur les prestations qu’il offre aux patients, alors qu’une association de pharmaciens, elle, le peut. Les hospitaliers vont donc dispenser une formation, chacune sur un thème, trois à quatre réunions par an. Ces réunions permettent aussi aux pharmaciens de se retrouver et d’échanger sur des cas pratiques. Les médecins hospitaliers sauront ainsi quel autre médecin, pharmacien, infirmier ou kiné, prendra en charge leur patient.
Ils le sauront d’autant mieux que, dès cette rentrée, les répartiteurs diffusent dans les officines, à près de deux millions d’exemplaires, des cartes de liaison ville-hôpital. Ces cartes, que le patient peut ainsi présenter à l’hôpital pour préparer sa sortie, indiquent les noms et les coordonnées du médecin, du pharmacien, de l’infirmier, du kiné, qu’il aura choisis.
Contamination positive.
« Lors de la réunion préparatoire, se souvient Sophie Sergent, on m’a fait part de deux remarques : pourquoi Hospivia n’avait pas été créée plus tôt ? Et pourquoi l’association ne concerne-t-elle que deux tours de garde ? Le pharmacien est en effet conscient d’être le professionnel de santé le plus accessible, sans rendez-vous, et dont les amplitudes horaires sont les plus larges. Engagé par la signature d’une charte, le pharmacien Hospivia devient une solution pour le médecin hospitalier, qui sait à qui est confié son malade sortant ».
« Le pharmacien est en mesure de satisfaire l’ensemble des besoins du patient : médicaments, matériel médical, suivi familial et médico-social. Certes, les associations Hospivia se limitent à un bassin de vie, mais elles visent aussi une "contamination positive", pour raccrocher d’autres pharmaciens, travailler avec d’autres Hospivia. Nous voulons créer une initiative fédératrice, innovante, évidente, conclut Sophie Sergent, nous ouvrir aussi aux jeunes pharmaciens, qu’ils nous donnent envie de prévoir notre succession ».
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