LES MUTUELLES souhaitent participer à la modernisation du système de santé. Réunie en congrès la semaine dernière à Bordeaux, la Mutualité française a ainsi présenté une proposition de réforme de la prise en charge des maladies chroniques. Le projet repose sur la création de nouvelles règles de remboursement et l’amélioration de la qualité de soins. Mais, selon la Mutualité, il ne s’agit pas de remettre en cause l’implication financière de l’assurance-maladie obligatoire. « Les professionnels de santé qui le souhaitent accepteraient de respecter un protocole de qualité et un mode de rémunération essentiellement forfaitaire », explique le mouvement mutualiste. Les patients, eux, « bénéficieraient de programmes personnalisés de prévention et d’éducation thérapeutique, ainsi que du tiers payant ». Son président, Jean-Pierre Davant, précise : « Pour les malades chroniques, qui ne sont pas tous pris en charge par le régime des affections de longue durée (ALD), il faut créer des véritables réseaux de soins, pour un meilleur suivi et moins de dépenses. »
L’idée de la Mutualité n’a pas laissé indifférent Nicolas Sarkozy, présent pour l’ouverture du congrès. « Le gouvernement va étudier de façon systématique et approfondie » cette proposition, a indiqué le président de la République. « Je souhaite, quand les contours du projet seront précisés, que des expérimentations soient lancées par le gouvernement et la Mutualité pour améliorer la qualité et l’efficience », a t-il ajouté.
Un dispositif innovant.
Venue clôturer le congrès de la Mutualité française, la ministre de la Santé, a d’ailleurs annoncé qu’elle avait déjà lancé un groupe de travail sur le sujet. « Il s’agit d’un dispositif innovant, intéressant et ambitieux sur un sujet capital pour l’avenir et la soutenabilité financière de notre système de santé », a affirmé Roselyne Bachelot.
Avant elle, Nicolas Sarkozy avait rappelé que les besoins sociaux sont immenses, mais que les ressources de la solidarité nationale ne sont pas infinies. « La croissance de notre économie, même quand nous serons sortis de la crise, ne permettra sans doute pas aux régimes de protection sociale de base de couvrir l’intégralité des nouveaux besoins, affirme le chef de l’État. L’équilibre des régimes obligatoires est d’ores et déjà soumis à des tensions et celles-ci vont s’accentuer. Il convient que nous soyons lucides. »
« La solidarité nationale, financée par des prélèvements obligatoires, continuera de remplir sa mission, ajoute t-il. Mais, à ses côtés, d’autres formes de protection sont appelées à se développer. » Et de conclure : « Je veux avancer avec méthode. Mais mon objectif est clair. Je souhaite, dans le cadre d’un partenariat exigeant, que soient confiées de nouvelles responsabilités aux organismes complémentaires. Les régimes de base ne pourront pas tout financer. Il faudra faire des choix. »
Les déclarations du président de la République n’ont pas tardé à faire réagir. Le syndicat Force ouvrière (FO) s’est dit « inquiet » d’un éventuel transfert vers le secteur mutualiste et privé de la prise en charge des ALD. FO estime qu’une telle orientation signerait la « remise en cause radicale du principe de solidarité sur lequel est fondé la Sécurité sociale ». À suivre.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion