Fondation Pierre Fabre

Incarner la pharmacie française à l'étranger

Publié le 16/04/2009
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Positionnée sur un axe très pharmaceutique - la qualité du médicament dans les pays les moins avancés et l'enseignement - la Fondation Pierre Fabre fête aujourd'hui ses dix ans. L'heure du premier bilan.

PERMETTRE aux pays les moins avancés d'accéder à des médicaments de qualité, telle est la raison d'être de la Fondation Pierre Fabre, créée en 1999 par le groupe éponyme, et reconnue d'utilité publique. « Depuis novembre 2006, nous avons étendu nos missions à l'accès aux soins et à l'intervention en cas de catastrophes naturelles, comme le tsunami », précise Philippe Bernagou, directeur général de la fondation. À l’origine de sa création, une prise de conscience. Au cours d'un voyage au Niger, Pierre Fabre, pharmacien et fondateur du groupe, est le témoin d'une campagne de vaccination contre la méningite. À son retour à Castres, fief de l'entreprise, il fait analyser les vaccins et découvre qu'ils contiennent… de l'eau distillée. « C'est ainsi qu'est née l'idée de la fondation, reprend son directeur général. Et également d'un constat : on ne peut pas mélanger la vie commerciale de l'entreprise avec des actions de coopération pour le développement humain. »

Désireuse d'agir en Afrique et en Asie, la fondation intervient en partenariat avec les États et, dans le même temps, assure la pérennité de l'entreprise. Une démarche qui suscite la curiosité des officinaux, souvent reçus à Castres, car la fondation se positionne sur un axe pharmaceutique : la qualité du médicament. « Elle est propriétaire à 65 % du groupe Pierre Fabre, mais elle n'intervient pas dans sa direction. La fondation reste donc indépendante et permet aussi de préserver l'implantation de l'entreprise dans le Sud-Ouest de la France », explique Catherine de Rohan Chabot, directrice de la communication externe.

Une faculté de pharmacie au Cambodge.

Au cours des échanges, les collaborateurs de la fondation ont rencontré de nombreux professionnels du secteur médical et pharmaceutique, et ont voulu bâtir un partenariat inscrit dans la durée. « La fondation fête ses 10 ans cette année, poursuit Philippe Bernagou, c'est donc l'heure d'un premier bilan. Je le considère tout à fait positif, car nous avons concrétisé de nombreux projets. Par exemple, la faculté de pharmacie que nous avons bâtie à Phnom-Penh, au Cambodge, forme des promotions de cent pharmaciens par an. » Les universitaires qui forment les futurs pharmaciens cambodgiens sont d'ailleurs des Français, soucieux de transmettre leur savoir à l'étranger.

Outre cette réalisation en Asie, Pierre Fabre a implanté un hôpital de brousse au Bénin et, à douze heures de Dakar, une maison médicale avec la présence d'une sage-femme et d'un dentiste. Une équipe qui permet aux tribus locales, qui n'ont jamais vu un médecin, de bénéficier d'un suivi. Ce contrôle permet également de participer à la baisse de la mortalité féminine en couches, et infantile.

Autre cheval de bataille de Pierre Fabre : le traitement d'une pathologie génétique qui tue des milliers d'enfants en Afrique, la drépanocytose. La maladie se caractérise par l'altération de l'hémoglobine. « Nous inaugurons le premier centre de recherche clinique en Afrique, à Bamako, qui va permettre d'effectuer le dépistage et les soins, précise Philippe Bernagou. Nous travaillons depuis quatre ans sur ce projet et nous avons été heureux d'apprendre que, sur décision de l'ONU, une journée mondiale serait consacrée à la drépanocytose en juin. » Cambodge, Bénin, Sénégal, Mali, ce sont des volontés communes qui ont permis d'établir un partenariat entre ces pays et la fondation. Le désir de faire progresser la santé ensemble. Et d'incarner la pharmacie française dans les pays les moins avancés.

D'après une conférence à Pharmagora.
OLIVIA JAMET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2656