Informer mieux et plus tôt

Publié le 16/01/2020
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Président de France Assos Santé, Gérard Raymond estime que l'on a trop souvent tendance à attendre qu'une mesure soit appliquée pour commencer à l'expliquer aux patients. Il faut communiquer plus tôt, notamment sur des sujets complexes comme le non substituable.
Gérard Raymond

Gérard Raymond
Crédit photo : DR

Le Quotidien du pharmacien. — Que pourrait-on faire pour améliorer l'information du grand public sur tous les sujets relatifs à la santé ?

Gérard Raymond.- Il faudrait mieux informer les patients en amont et ne pas attendre qu'une mesure soit déjà en place pour commencer à l'expliquer. Il ne faut pas non plus se contenter de créer un site Internet ou de mettre en place une campagne de communication, il convient de s'assurer que l'information va bel et bien passer et être comprise par le public. Sur ce point, je pense que les associations de patients ont un nouveau rôle à jouer. C'est à nous et aux autorités compétentes - le ministère de la Santé, l'ANSM, les professionnels de santé - d'apporter une information vérifiée et irréfutable.

Il y a beaucoup de confusion concernant la réforme du non substituable chez les patients comme chez les soignants. Comment l'expliquer ?

C'est tout d'abord un sujet extrêmement complexe. Il y a beaucoup de paramètres et ils sont très difficiles à comprendre pour les patients. Mais ce texte, qui est appliqué depuis le 1er janvier, n'a pas fait l'objet d'une véritable communication. Rien ou presque n'a été fait pour informer la population. L'assurance-maladie s'était engagée à communiquer, mais elle s'est contentée de publier quelques lignes sur le site ameli.fr, ce n'est pas suffisant. Elle n'a pas fait le travail nécessaire, à tel point qu'on se demande si elle souhaitait la mise en œuvre de cette mesure. Il aurait fallu mettre en place un vrai comité de suivi, au lieu de quoi on assiste à un vrai pataquès.

Avez-vous l'impression qu'il y a de plus en plus d'incompréhension entre le grand public et les professionnels de santé ?

Pas forcément, mais notre société se transforme et il y a aujourd'hui de nouveaux canaux d'information avec lesquels il faut composer. Les réseaux sociaux permettent un certain défoulement, c'est celui qui crie le plus fort qui est entendu, et ce sont souvent les fausses informations qui circulent le mieux. Tirées de leur contexte, des affirmations peuvent mettre les patients en émoi alors qu'elles ne reflètent pas la réalité. Nous avons un vrai travail de pédagogie à faire pour que les citoyens aient davantage recours à des sources fiables lorsqu'ils veulent s'informer.

Propos recueillis par Pascal Marie

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3570