UNE CENTAINE de sculptures et peintures constituent la première rétrospective chronologique en Europe de l’œuvre de Jeff Koons, artiste américain le plus cher au monde, dont les séries interrogent les objets cultes de notre société. L’exposition a été conçue en collaboration avec le Whitney Museum de New York.
Jeff Koons est né en 1955. Dès ses débuts dans les années 1970 avec une approche pop et minimaliste, il choisit le ludique avec des jouets gonflables (« Inflatables ») présentés sur des miroirs, auxquels succèdent les aspirateurs associés à des néons symptomatiques de la société de consommation américaine (« Pre-New », The New »). « Equilibrium », avec ses ballons de foot en suspension dans des aquariums, réalisés avec les conseils d’un prix Nobel de physique, questionne le sport comme moteur de réussite de sociale. Les affiches publicitaires de « Luxury and Degradation » démasquent les stratégies publicitaires en fonction du public.
« Michael Jackson and Bubbles », de la série « Banality », fait appel aux rêves de l’enfance mais avec une note érotique qui deviendra franchement pornographique avec « Made in Heaven », ses ébats avec sa femme la Cicciolina, actrice pornographique et députée en Italie, dont il divorcera.
Dans les années 1990 commence « Celebration », un cycle de 20 ans de sculptures en acier qui reproduisent à s’y méprendre les gonflables et qui nécessitent la collaboration d’une centaine d’artisans spécialisés. Comme le chien « Balloon Dog », le cœur rouge d’une tonne suspendu avec une légèreté surprenante. Dans le même temps, il poursuit, avec « Easyfun », ses recherches entre abstraction et dessin animé.
Après la culture populaire, les dernières séries s’inspirent du classique. « Antiquity » associe des photos de héros mythologiques et de gonflables tandis que « Gazing Balls » reprend des moulages en plâtre, auxquels l’artiste associe une boule de verre soufflée bleue. Trente-cinq ans de création pour, dit Koons, nous faire « regarder le monde et l’accepter dans sa totalité (...) pour ce qu’il est ».
Stupide artiste.
Serait-ce une vision partagée par Paul McCarthy, né en 1945, qui expose dans le nouvel espace de la Monnaie de Paris dédié l’art contemporain sa fabrique de chocolat en rapport avec le lieu qui frappait monnaie ? Après leur moulage en série, les pères Noël au geste équivoque s’alignent sur les étagères avec des petits sapins rappelant celui de la place Vendôme, gonflable et assimilé à un jouet sexuel anal, qui avait fait scandale à l’occasion de la FIAC. Le rêve est vécu dans une ambiance sonore de grognement sauvage et d’une vidéo répétitive où l’artiste griffonne les insultes qui lui ont été adressées : « Are you the artist ? Stupid artist, I will fuck you » (Êtes-vous l’artiste ? Stupide artiste, je vais te baiser).
– « Chocolate Factory », de Paul McCarthy, Monnaie de Paris, tous les jours de
11 à 19 heures, le jeudi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 4 janvier. Tél. 01.40.46.57.57 www.monnaiedeparis.fr.
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