JOËL LECOEUR. - Il y a plusieurs facteurs. Notamment, un effet volume est nécessaire. L’officine doit avoir une certaine taille pour pouvoir développer son activité, par exemple avec les nouvelles missions. Un effet volume peut également être atteint avec un vrai regroupement capitalistique, quand c’est utile. Le regroupement permet de revaloriser son outil de travail, de mutualiser les coûts et de maintenir le maillage territorial. Il y a aussi des créneaux porteurs, comme l’automédication. En France, 65 % des médicaments à prescription médicale facultative sont vendus avec une prescription, et seulement 35 % sont effectivement vendus sans ordonnance. L’automédication a donc de beaux jours devant elle. Enfin, je pense que l’interprofessionnalité est l’un des enjeux de demain. À l’avenir, il y aura beaucoup plus d’interactions entre les différents professionnels de santé afin d’améliorer la qualité de prise en charge des patients. Malgré les risques ou les menaces qui pèsent sur la profession, les opportunités sont donc bien réelles. La pharmacie reste un marché porteur et une activité rentable.
Les SEL et les SPFPL, dans leur modèle actuel, sont-elles suffisantes pour relever les défis de la profession ?
Seul, le pharmacien n’a pas les moyens de résister aux changements qui s’annoncent. Sa planche de salut sera collective, et non pas individuelle. Les SPFPL ont été conçues pour faciliter la restructuration du réseau pharmaceutique, mais, en pratique, ce n’est pas le cas. Le modèle actuel est basé sur une SPFPL par pharmacien, et dès que nous sommes en présence de deux titulaires ou de plusieurs officines, le décret de juin 2013 devient très limitatif. Cela étant, en pratique, les participations croisées entre SEL, que l’on utilise depuis près de vingt ans, restent pleinement d’actualité.
Que faudrait-il changer pour faire évoluer les choses ?
Il faut faire évoluer les schémas juridiques d’exploitation actuels. D’abord, faire sauter le seuil de détention directe de 5 % par titulaire dans une SEL, imposé par l’Ordre, afin de faciliter le recours à l’intégration fiscale.
Ensuite, il faudrait permettre à plusieurs associés d’une même SPFPL de détenir plusieurs SEL, et autoriser une SEL à détenir deux ou trois fonds sur un périmètre restreint, afin de favoriser les regroupements.
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