Janvier est traditionnellement le mois des bilans… mais aussi celui des vœux. C'est le moment choisi par Carine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre des pharmaciens, pour commenter, face à la presse, les principaux dossiers en cours pour la profession. Ceux en bonne voie, tels la vaccination à l'officine et le chantier de la qualité, et d'autres plus problématiques.
Côté satisfecit, Carine Wolf-Thal ne boude pas son plaisir en égrainant les chiffres d'un premier bilan de la campagne de vaccination antigrippale en pharmacie. Au 24 janvier, 714 521 personnes ont déjà été vaccinées dans l'une des 6 717 officines autorisées. Plus édifiant encore est le nombre des plus de 70 ans primo-vaccinés cet hiver. À cette même date, ils étaient 57 955 à avoir, en pharmacie, utilisé pour la première fois depuis 5 ans leur bon de vaccination. Côté lumière encore, le chantier de la qualité à l'officine est clairement porteur d'espoir pour la présidente. Alors qu'elle vient de remettre à la ministre de la Santé une feuille de route pour le déploiement de la démarche qualité à l'officine, Carine Wolf-Thal annonce que « 2019 sera une année de travail pour l'élaboration des outils d'auto-évaluation et des référentiels. Si tout se déroule comme prévu, notre ambition est de donner un top départ à la démarche le 1er janvier 2020 ».
Dispensation sous protocole
« Il y a un vrai problème d'accès aux soins non programmés », estime la présidente de l'Ordre. Et une attente des Français. Voilà pourquoi elle croit encore à la dispensation protocolisée (ex-dispensation pharmaceutique). Un récent sondage réalisé par l'Ordre montre d'ailleurs que près de 85 % des Français y sont favorables. Pour mémoire, le projet a été écarté du PLFSS pour 2019. « Mon espoir, c'est que la dispensation protocolisée soit raccrochée au dispositif du " pharmacien correspondant " », explique-t-elle. L'expérimentation de la prescription de PMO par les pharmaciens serait alors possible, pourvu qu'elle soit adossée au dispositif créé par l'article 51 de la LFSS 2018 sur les expérimentations et leur financement. Ni déception, ni renoncement, pour Carine Wolf-Thal, « ce qui compte désormais, c'est que le débat ait lieu », conclut-elle sur la question.
Autre chantier évoqué à l'horizon incertain, celui de la sérialisation. « Nous ne serons pas prêts pour le 9 février », confirme l'ordinale. Dans l'attente de mesures transitoires, la France fait en effet partie des « mauvais élèves de l'Europe » sur ce dossier. « Les phases pilotes ont pris du retard, nos logiciels ne sont pas prêts et de nombreuses questions restent ouvertes. » Mais nous ne sommes pas les seuls, dit-elle en substance. « En Norvège et aux Pays-Bas, où les phases pilotes sont déjà engagées, les scans des boîtes se soldent par des bips rouges dans 50 à 80 % des cas ! »
Enfin, l'autre sujet qui fâche est le résultat attendu de la dernière enquête menée par l’Autorité de la concurrence sur le fonctionnement concurrentiel dans le secteur du médicament. « Sans surprise, l'Autorité vise la déréglementation, et nous, nous sommes dans notre rôle en rappelant que le monopole pharmaceutique a été proposé par l'État pour protéger les Français du charlatanisme. » L'avis final est attendu au cours du premier semestre 2019. Cette semaine, Carine Wolf-Thal est convoquée par l'instance.
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