Récemment dans « le Monde », trois économistes ont publié une tribune pour répondre à article sévère de Michel Sapin, ancien ministre de l'Economie, qui dénonçait la fiscalité telle qu'Emmanuel Macron la change. Ils ont rappelé que la suppression de l'ISF et la « flat tax » de 30 % sur les revenus du capital furent les principaux marqueurs des réformes économiques et sociales qui ont sauvé les pays scandinaves. Deux mesures qui figuraient au programme du candidat Macron et sont contenues dans le projet de budget. La hausse de 1,7 % de la CSG, également annoncée avant son élection, est destinée à compenser la baisse des cotisations sociales pour alléger le coût du travail et créer plus facilement des emplois.
Quand Michel Rocard a inventé la Cotisation sociale généralisée en 1990, il la croyait temporaire. En 1991, elle s'élevait à 1,1 % du revenu. En 2018, elle aura été multipliée par huit et atteindra le niveau record de 9,2 % des revenus du travail et du capital. Ce n'est pas tant la CSG que les Français ne supportent plus, c'est son niveau. Soixante pour cent des retraités dont la pension est supérieure à 1 200 euros par mois, soit huit millions de nos concitoyens, seront obligés de la payer. Ils ont bruyamment manifesté leur mécontentement. Il demeure que la CSG rapportera l'an prochain à l'Etat près de cent milliards. Sans la hausse (qui lui rapportera dix milliards), il n'aurait pas pu ramener le déficit budgétaire au-dessous de 3%. Il lui était possible d'augmenter plutôt la TVA, qui ne mérite pas la mauvaise réputation qu'elle a en France, et dont la gauche a fait un cheval de bataille. Un point de TVA rapporte à l'Etat 1,1 milliard d'euros, soit un peu plus qu'un point de CSG. C'est cependant une taxe plus injuste que la CSG, car elle ne s'applique qu'à la consommation et a donc une vocation moins universelle.
Des mesures favorables à l'emploi.
Si l'on s'extrait des batailles parlementaires, propices au discours démagogique, on ne peut juger le budget de 2018 qu'en tenant compte de tous les paramètres. Derrière les mesures, il y a les intentions. Le président et le Premier ministre se battent pour l'emploi et il est regrettable qu'ils ne le répètent pas assez. Cela ne signifie pas que le taux de chômage, par la magie de leurs mesures fiscales, va nécessairement baisser de manière spectaculaire dans les mois qui viennent. Cela veut dire qu'ils se donnent les instruments de leur politique. Le « président des riches », malgré l'étiquette que l'on colle à son veston, n'a pas pour objectif d'enrichir les familles fortunées. Il entend d'abord mettre fin à leur exode vers les paradis fiscaux et ensuite les convaincre qu'elles doivent investir dans l'industrie nationale. La suppression de l'ISF, qui ne concernait pas que des milliardaires, la « flat tax », la réforme du travail, l'accent qui va être mis sur l'apprentissage et la formation professionnelle, la baisse des cotisations sociales (7 milliards d'euros remis dans les poches des salariés), toutes ces décisions forment un ensemble destiné à encourager les entreprises à recruter. Le feront-elles ? Personne ne peut le jurer. Mais au moins ce gouvernement a-t-il eu le courage d'adopter des décisions souvent très impopulaires mais qu'aucun gouvernement précédent n'a prises avant lui.
De même, il y aura une hausse progressive du pouvoir d'achat par l'augmentation du salaire net. Une augmentation de la consommation permet d'accélérer la croissance si le consommateur achète des produits français. Nous sommes nombreux à grogner contre la hausse de la CSG, surtout si nous ne sommes plus salariés, mais retraités. Mais on ne jauge pas une politique selon des critères purement personnels. Un gouvernement travaille pour l'intérêt général, pas pour des intérêts particuliers.
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