« DU VOL, de l’escroquerie ! » : les amabilités ont fusé ces dernières semaines entre les pharmaciens et les responsables de l’hospitalisation à domicile (HAD), en particulier ceux de Lens (Pas de Calais). Association déclarée, la HAD de Lens compte 170 patients, selon ses chiffres, et avait d’abord refusé de payer les honoraires aux pharmaciens, comme prévu par la nouvelle rémunération.
« Cela ressemble à du vol et à de l’escroquerie, et je les ai menacés de venir sur place, rappelle, sous couvert d’anonymat, ce pharmacien du pays de Gohelle. Il existe un problème de communication avec la HAD de Lens, poursuit-il. On subit ce service, sans connaître ses règles. » Valérie Delplanque, à Noyelles-Godault, a elle aussi essuyé un refus de paiement en janvier, réglé finalement quinze jours plus tard. Elle ajoute que si le problème doit se reposer, elle ne sait pas si elle continuera de servir les patients de ces structures.
« Le problème concerne beaucoup de pharmaciens d’officine, affirme Thierry Boucher, pharmacien à Avion, syndiqué à l’USPO et chargé de la question à l’URPS. La HAD de Lens se développe et n’a pas de pharmacie à usage intérieur (PUI) ; elle se tourne donc vers les libéraux pour s’approvisionner. Certains d’entre eux font apparaître les honoraires sur leurs factures, comme le prévoit la loi. Et ce sont ceux qui ne sont pas payés. » Le responsable syndical a fait une réunion avec les HAD, début février, pour leur expliquer la nouvelle rémunération. La plupart l’ont comprise et mise en application. Mais pas le directeur de la HAD de Lens, Philippe Hermant, qui refuse de payer des honoraires résultant de négociations entre les syndicats et l’assurance-maladie et qui concernent les soins de ville. « Il prétend que cela ne s’applique pas à la HAD », souligne Thierry Boucher.
Le directeur de Lens a fait savoir qu’il aurait renvoyé la balle à la direction générale de l’offre de soins (DGOS), et à la fédération des HAD. Thierry Boucher a donc menacé les HAD d’un boycott par les pharmaciens. Les honoraires de janvier ont finalement été payés, les autres consignés, voire payés.
« La situation est tendue, relève Thierry Boucher, qui craint un effet de contagion à d’autres HAD. D’autant que, rappelle-t-il, l’hospitalisation à domicile se développe et ne concerne pas que les médicaments, mais aussi le matériel. »
Contacté, Philippe Hermant affirme que les choses évoluent dans un sens favorable aux pharmaciens. « Les questions restent pertinentes », confirme de son côté Éric Ginesy, délégué national de la Fédération des établissements de HAD (FNEHAD), qui regroupe l’essentiel des établissements en France. La FNEHAD n’estime pas satisfaisant de payer « ce qui n’est pas exigible », mais veut aussi éviter « une mauvaise décision ».
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