• Philippe Gaertner (FSPF) : « La convention ne sera pas remise en cause »
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner, accueille l’élection de François Hollande avec sérénité. « Pour avoir discuté avec les deux partis qui se sont affrontés hier, je ne pense pas que le principe de la convention soit remis en cause. » Tout le monde semble en effet d’accord sur la nécessité de changer la rémunération à l’officine et de la détacher du prix du médicament. Philippe Gaertner n’est pas inquiet quant à la mise en application de la future rémunération. En ce qui concerne la transmission du patrimoine, il rappelle qu’il est aussi important de prendre en compte ceux qui quittent la profession que ceux qui y entrent. « Nous devons faire attention à ne pas désertifier le territoire alors que de nombreux départs à la retraite sont à prévoir. C’est une préoccupation que nous trouvions aussi bien à l’UMP qu’au PS. » Considérant que la profession est parfaitement en phase avec la loi HPST et le PLFSS 2012, le président de la FSPF souligne que le travail des syndicalistes reste le même. « Quelle que soit la couleur politique au pouvoir, nous devons toujours faire connaître les problèmes de l’officine à nos interlocuteurs et faire partager les points de vue qui permettent d’avancer. Le changement de majorité ne devrait pas rendre les choses plus difficiles concernant le décret des holdings. Quoi qu’on en dise, il y aura une certaine continuité de l’État. »
• Gilles Bonnefond (USPO) : « Ne pas abîmer la politique générique »
Au terme de la campagne électorale, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), se déclare, quant à lui, à la fois rassuré et inquiet. Rassuré car « quels que soient les conseillers que nous avons rencontrés, la stratégie qui consiste pour les pharmaciens à aller vers plus de métier et moins de commerce s’est retrouvé dans les convictions partagées par l’ensemble des partis politiques ». Au rang des inquiétudes, le président de l’USPO craint avant tout le retour en force des lobbyistes de la grande distribution qui vont tenter une nouvelle fois, selon lui, de faire sauter le monopole de distribution du médicament. « J’espère que les tentations ne seront pas trop grandes et que le prochain gouvernement aura à cœur de confirmer le monopole pharmaceutique. » De même, estime Gilles Bonnefond, la question de la vente des médicaments sur Internet doit être prioritairement traitée : « Grâce à la loi de sécurité sanitaire mise en place par Xavier Bertrand, le gouvernement peut désormais légiférer par ordonnance. Je souhaite qu’il le fasse rapidement sur ce sujet pour interdire purement et simplement la vente en ligne des médicaments. » Sur l’économie du médicament, le président de l’USPO nourrit, là encore, quelque inquiétude : « J’espère que les baisses de prix annoncées sur les génériques ne remettront pas en cause la politique de substitution et qu’on continuera de faire confiance aux pharmaciens. Il ne faut pas abîmer ce mécanisme vertueux qui a permis de faire accepter le générique aux patients. » Avec cet objectif, la convention pharmaceutique signée avec l’assurance-maladie représente à ses yeux un contrat salutaire, synchrone avec le nouveau quinquennat, qui permettra de réaliser la réforme de la pharmacie.
Quant aux craintes de la profession sur l’évolution de sa fiscalité, Gilles Bonnefond, un peu fataliste, veut relativiser : « Est-ce que pour maintenir les petites entreprises que sont les officines on maintiendra les allégements fiscaux antérieurs, je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y aura pas de spécificité concernant la pharmacie pour ce traitement. » Enfin, d’autres dossiers importants, tel celui des maisons de retraites, de la PDA (préparation des doses à administrer) ou le décret sur les SPF-PL sont selon lui prioritaires. De même, attend-il que le prochain gouvernement impulse un nouvel élan à la coordination des soins entre l’hôpital et la ville.
• Michel Caillaud (UNPF) : « Pas d’angoisse particulière »
Michel Caillaud, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), indique pour sa part ne pas avoir « d’angoisse particulière, ni de certitude particulière », suite à l’élection de François Hollande. Pour lui, « la convention reste un élément purement professionnel. Même si elle peut avoir des incidences politiques, ce n’est pas un acte politique. Il n’y a donc pas de raisons qu’elle soit remise en cause. Ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’un dialogue s’instaure avec nos autorités de tutelle », conclut-il.
• Pascal Louis (CNGPO) : « Une inquiétude sur les baisses de prix annoncées »
Le président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO), Pascal Louis, reste lui aussi confiant en ce qui concerne la convention. « Je n’ai pas entendu François Hollande dire qu’il envisageait une nouvelle réflexion sur la loi HPST, que ce soit sur la médecine de ville ou les missions du pharmacien. » Prudence néanmoins car la convention prévoit « un certain nombre d’avenants dont l’orientation pourrait être modifiée ». Pascal Louis s’inquiète davantage de la mise en place de la nouvelle rémunération car « le changement n’est pas abouti et il est très restructurant ; le débat peut être modifié si nos nouveaux partenaires ont des consignes différentes ». Il s’interroge aussi sur le décret concernant les holdings. « Nous n’avons pas été capables de nous mettre d’accord sur un texte, alors que nos partenaires sortants étaient favorables à ce dossier. Nos nouveaux interlocuteurs le seront-ils ? » Mais les craintes de Pascal Louis portent surtout sur les baisses de prix importantes sur le médicament, promises par François Hollande avant son élection. « C’est un risque non seulement pour l’industrie, mais aussi pour les pharmaciens qui seront forcément impactés », estime le président du CNGPO.
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