Je fais ce que j'ai annoncé. Cette formule suffit, aux yeux du président de la République, à légitimer ses actions. Les événements se produisent parce que le candidat Macron les a promis. Le phénomène est d'autant plus surprenant que le chef de l'Etat ne donne aucun signe de fatigue alors que son Premier ministre est parfois trahi par son discours, quelquefois incompréhensible, tant ce grand gaillard d'Edouard Philippe semble écrasé par la charge de travail. Il est trop tôt pour dire que ce faisceau d'initiatives gouvernementales est utile et productif, mais au moins donne-t-il à nos concitoyens l'impression que, décidément, cet exécutif est en mouvement, qu'il s'implique, qu'il prend ses responsabilités et qu'il ne craint pas l'impopularité de ses mesures.
Or, on le voit avec le projet de loi sur l'immigration, la grogne ne vient vraiment ni de la gauche ni de la droite, dont les jugements entrent en collision puisque la première dénonce le durcissement de la règlementation et la seconde son insuffisance. Elle vient du parti du président au sein duquel plusieurs voix se sont exprimées pour rappeler au pouvoir qu'il y a, dans la question migratoire, une dimension humaine que M. Macron ne doit pas oublier. Le président craint davantage les dissensions internes de sa majorité, au sein de laquelle se mêlent trop de tendances pour qu'elles n'entrent pas un jour en conflit, que les remontrances d'une gauche dispersée, sonnée, et qui ne trouve même plus les angles d'attaque, si l'on pense à cette couverture de « L'Obs » représentant la sombre mine du président derrière des barbelés. Grossière allusion aux camps d'extermination pour illustrer la politique macronienne de l'immigration. Comme dirait l'autre, ce qui est excessif est insignifiant. Quant à la droite, elle se bat sur un tout autre terrain puisqu'elle réclame, conformément aux idées de Laurent Wauquiez, des mesures qui justifieraient (presque) la Une de « L'Obs ».
Une REM inquiète
Les critiques de l'opposition ne brillent donc pas par leur crédibilité. En revanche, une agitation durable au sein de la République en marche risque de compliquer beaucoup l'action du gouvernement. Ce qui est intéressant, c'est que cet exécutif, engagé dans tant de projets fixés à l'avance, a encore asez de souplesse pour réagir aux sonnettes d'alarme. Sans perdre de vue ses objectifs de long terme, il est toujours disponible pour une discussion, si vive soit-elle, avec sa majorité, où il compte, il est vrai, assez de soutiens inconditionnels pour que soit prêchée la bonne parole auprès des troupes les moins disciplinées. M. Macron vous dirait qu'on ne monte pas une majorité aussi large sans y trouver toutes sortes d'esprits différents et qu'il faut savoir répondre, par une subtile argumentation, à leurs récriminations.
Pour le moment, en tout cas, il n'y a pas péril en la demeure et Edouard Philippe, jamais hostile à une tâche nouvelle, semble se faire fort de persuader les élus de la République en marche qu'ils auraient tort de mettre le gouvernement en difficulté. Il lui reste à trouver aussi des oreilles compréhensives pour la réforme de l'assurance-chômage que le patronat récuse parce que M. Macron veut y inclure les artisans et les salariés qui ont démissionné. Idée favorable à des citoyens fort mal protégés pour l'instant, mais qui a son prix.
C'est justement sur le coût de ses réformes que le gouvernement ne nous rassure guère, lui qui, à ce jour, n'a vraiment réduit ni le déficit budgétaire ni la dette nationale. D'où vient, alors, que la popularité de MM. Macron et Philippe ne cesse de monter depuis trois mois ? De leur énergie, sans doute, de leur activisme incessant, du sentiment qu'ils donnent qu'ils savent où ils vont, même si nous nous interrogeons sur la cohérence de leur action et sur quelques comptes qui ne sont pas ronds.
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