La réglisse est un arbuste vivace d’un mètre de haut. La tige dressée porte de grandes feuilles alternes composées de 9 à 17 folioles et des fleurs bleues ou violacées papillonacées en grappe dressée. Les fruits sont des gousses et la plante se propage par des rhizomes jaune clair à l’intérieur ayant une saveur sucrée. Glukurriza en grec ancien signifie racine sucrée et gan cao en chinois herbe sucrée. G. inflata est originaire d’Asie centrale et des régions méditerranéennes, G. inflata de Chine et de Mongolie et G. uralensis de l’Oural et de Sibérie.
La réglisse est bien connue des médecines savantes anciennes. En médecine grecque, Dioscoride (Ier siècle) la conseille comme expectorant et carminatif et la médecine arabo-persane Avicenne (XIe siècle) rapporte qu’elle purifie les bronches, éclaircit la voix et résout les fièvres. La médecine chinoise traditionnelle dit qu’elle régule les fonctions de l’estomac et renforce l’énergie vitale et la recommande aujourd’hui dans le traitement des ulcères de l’estomac, de la toux et des pathologies inflammatoires.
Saponosides, flavonoïdes et coumarines
Napoléon voyageait toujours avec de la réglisse pour soulager son ulcère à l’estomac. Ce rhizome sucré et aromatique est prisé en confiserie, son pouvoir sucrant est 50 fois supérieur à celui du sucre de canne.
La racine contient des saponosides triterpéniques comme la glycyrrhizine qui se transforme dans l’intestin en acide glycyrrhétinique (= exonolone), des flavonoïdes (isoliquiritigénine, glabrène) et des coumarines (ombelliférone).
Les extraits et l’acide glycyrrhétinique sont efficaces contre l’ulcère de l’estomac en réduisant à la fois la sécrétion acide et la réaction inflammatoire de la paroi ; de plus les flavonoïdes inhibent la croissance d’Helicobacter pylori résistant à l’amoxicilline.
Les extraits et l’acide glycyrrhétinique ont aussi montré une bonne action anti-inflammatoire dans de nombreux tests chez le rat et confirmé chez l’homme. Non seulement elle n’induit pas de risque ulcérogène comme les AINS, mais présente une action antiulcéreuse.
La réglisse réduit les sécrétions bronchiques et exerce un effet antispasmodique. L’acide glycyrrhétinique est hépatoprotecteur, antiradicaux libres et antiviral en inhibant la réplication des virus de l’hépatite A et C.
On conseillera la réglisse dans l’ulcère de l’estomac, les gastrites, dans les affections du foie et dans les troubles digestifs (ballonnement, éructation, flatulences) et dans la toux. En gargarisme, dans les maux de gorge et les affections buccales.
On limitera le traitement à 4 semaines car la glycyrrhizine peut engendrer une augmentation de la tension artérielle et on respectera les doses pour éviter une baisse de la teneur en potassium.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p. www.ethnopharmacologia.org
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