Le président de la République et le Premier ministre disposent d'un avantage essentiel, à savoir leur grande complicité que rien, à ce jour, ne semble avoir entamée. Ce qu'ils nous disent de leurs actions prochaines et de l'organisation du travail gouvernemental dans les mois à venir montre seulement qu'ils s'efforcent de contrôler leur gouvernance, de continuer à progresser sur le plan des réformes et de mettre de la cohésion entre ce qu'ils ont fait et ce qu'ils vont faire. Bien entendu, on peut être tenté de croire qu'ils ont largement fourni la preuve de leur invulnérabilité, et il est vrai que le parcours de M. Macron nous a tous ébahis. Mais ce moment de grand changement pour le pays ne saurait se limiter aux six premiers mois du mandat présidentiel.
L'exécutif aperçoit des difficultés considérables, par exemple l'évacuation du site de Notre-Dame-des-Landes. Peu de Français s'intéressent à la décision finale, extension de l'aéroport de Nantes ou construction d'un nouvel aéroport. Tous se demandent comment le gouvernement va expulser les activistes de l'environnement qui occupent le terrain sans molester personne. On aura remarqué également que M. Macron n'annonce pas un fort recul du chômage. Il croit à l'utilité du nouveau code du travail, il n'est pas convaincu que cette seule réforme diminuera le nombre de chômeurs. Il n'en a pas moins, dans ses vœux du 31 décembre, insisté sur sa volonté de lutter contre les inégalités sociales. C'est un grand écart entre la voie libérale du changement et le volontarisme social.
Son comportement détendu et optimiste, l'énoncé de ses idées, la force de son européisme ont fait de M. Macron une personnalité de premier plan dans l'Union européenne. Personne ne peut lui enlever ce qui lui appartient, cette aura aussi soudaine que lumineuse qui a fait de lui une icône internationale. Mais, comme au lendemain d'un réveillon un peu trop arrosé, la gueule de bois se décrit de la manière suivante : la France reste un pays excessivement endetté et la réduction de la dépense publique y est tout à fait insuffisante ; le taux de chômage y est l'un des plus élevés d'Europe ; l'insécurité dans les cités devient, avec les agressions contre des policiers, insupportable ; les armées et la police sont sous-financées ; bref, on peut dire que ce qui s'améliore ne masque rien de ce qui ne va pas. L'immigation sera la pomme de discorde entre partisans de la fermeté et humanistes.
La quadrature du cercle
Bien que l'action de l'exécutif français soit applaudie en Europe et lui ait permis de gagner en popularité, on y décèle une contradiction, à savoir le désir de séduire le plus grand nombre sans en avoir les moyens. Vous verrez, nous dit en substance M. Macron, même les retraités frappés par la hausse de la CSG finiront par m'approuver parce que d'ici à trois ans j'aurai supprimé complètement la taxe d'habitation. Mais la question ne se pose pas en de tels termes. Elle concerne le financement de l'activité des collectivités territoriales qui, privées de cette taxe doivent obtenir une compensation. De la même manière, le grandiose mais mystérieux dispositif pour réduire les inégalités sociales aura forcément un coût. M. Macron est-il en train de nous dire qu'il va dépenser à tout-va pour satisfaire tout le monde ?
L'exécutif nous a indiqué à plusieurs reprises que, dans ce nouveau monde, il fait une politique différente. D'accord, mais une politique différente n'efface pas la réalité des chiffres. Le budget de cette année ne représente pas l'arme fatale qui donnera un coup d'arrêt à l'endettement. Dans ces conditions, il est indispensable que tout nouveau projet, par exemple de lutte contre les inégalités, soit financé soit par une hausse des impôts, ce qui n'est pas concevable dans un pays où la pression fiscale bat des records, soit par l'annulation d'une autre dépense. Macron est perçu comme une sorte de prodige. Toutefois, le prodigieux, aujourd'hui, consisterait à réduire la dépense tout en mettant l'économie au service des déshérités. C'est la quadrature du cercle et, pour le moment, le magicien n'a pas sorti le lapin de son chapeau.
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