LE TON monte entre les syndicats et l’assurance-maladie. La dernière réunion de négociations de la convention a, semble-t-il, été quelque peu tendue. Des points de divergence sont en effet apparus. « Si la partie sur les nouvelles missions avance bien, il faut passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne le volet rémunération », estime ainsi Philippe Gaertner. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) proteste contre l’absence de proposition concrète de l’assurance-maladie permettant la mise en place d’une rémunération mixte pour les pharmaciens. « Nous ne nous contenterons pas de déclarations d’intention », lance Philippe Gaertner, qui prévient : « Nous ne signerons pas un texte qui n’entérine pas clairement cette évolution de la rémunération. » Le président de la FSPF souhaite que soit écrite noir sur blanc la part initiale de l’honoraire dans la rémunération et les mécanismes permettant de la porter à 25 % en cinq ans, objectif défendu par la FSPF, mais aussi par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Le problème du financement.
Le financement de la mesure est également source de tension avec l’assurance-maladie. Car, pour payer l’honoraire de dispensation, la caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) envisage de rogner la marge actuelle des pharmaciens en abaissant le taux de la première tranche (« le Quotidien » du 27 février). Une perspective inacceptable pour l’USPO. « Cela reviendrait à prendre de la marge à certains pour la redistribuer à d’autres », déplore son président, Gilles Bonnefond. Avec, à la clé, le risque de condamner les jeunes pharmaciens encore endettés qui viennent de s’installer. D’autant que, selon le président de l’USPO, si l’on connaît les effets à attendre d’une baisse de marge, les mécanismes de redistribution sont, pour l’heure, encore incertains. L’hypothèse avancée par la CNAM « est stupide et conduit les négociations à l’échec », craint Gilles Bonnefond, qui prévient que si elle devait être entérinée, il ne signerait pas. Pour le président de l’USPO, le financement est plutôt à chercher du côté des économies réalisées par la substitution générique.
De son côté, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) s’est, elle aussi, récemment plainte d’une absence de position de l’assurance-maladie sur le plan économique. « Les réponses faites jusque-là sur l’évolution de la rémunération restent extrêmement floues et se cantonnent à une seule proposition : la rémunération sur objectif », explique le syndicat. L’UNPF affirme qu’elle ne pourra pas accepter que les pharmaciens concèdent de la marge pour se voir imposer au final une rémunération au résultat. « C’est pourquoi, la relinéarisation de la marge officinale est indispensable, ainsi que de nouveaux modes de rémunération supplémentaires liés notamment aux nouvelles missions de prévention et d’éducation thérapeutique », estime l’organisation présidée par Michel Caillaud.
Tandis que les négociations touchent à leur fin, les relations entre syndicat et assurance-maladie se crispent un peu. Entamées le 7 février, celles-ci doivent en effet s’achever le 28 mars, et pas au-delà. « Il reste deux séances, il n’y aura pas de prolongations », assure Philippe Gaertner.
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