M. HOLLANDE a réalisé sa conquête du pouvoir avec une maestria exceptionnelle. Parti de 3 %, il a franchi sans encombre et non sans l’aide de la chance (l’affaire DSK), la primaire, le premier et le deuxième tours. Il a compté principalement sur l’antisarkozysme. Les Français voulaient plus se débarrasser du président sortant qu’élire M. Hollande. S’il est indéniable qu’il a présenté un plan de gouvernement, en soixante points et soigneusement élaboré, il a souffert ensuite des obstacles inhérents aux promesses excessives qu’il avait faites. On connaît la suite : le nouveau pouvoir a oscillé entre la volonté de tenir ses engagements pour satisfaire ceux qui l’ont porté au pouvoir et la dure réalité d’une démocratie appartenant à l’Union européenne et à la zone euro, qui ne peut pas s’affranchir de ses obligations financières. Tandis que l’opposition bombarde ses décisions, la gauche rue dans les brancards. La position du président est malaisée, sa politique semble souvent improvisée, et même tirée par des nécessités contraires, par exemple agir en faveur des précaires sans accroître le déficit public, investir dans les contrats de génération qui augmentent le même déficit, ou encore prévoir une dépense de 2,5 milliards pour aider les pauvres.
La lutte contre un taux de chômage insupportable et l’impératif catégorique du retour du budget à l’équilibre sont des tâches si rébarbartives qu’elles ont incité le pouvoir à rechercher des succès ailleurs, notamment dans les réformes de société, comme le droit de vote des étrangers, la fin de vie, le mariage homosexuel. Les Français ont montré que, si leur gouvernement soulevait ces diverses questions, ils ne seraient pas absents. Aux polémiques déclenchées par la crise économique sociale et financière s’ajoutent les querelles sociétales. Aucun de ces domaines n’est négigeable, mais il est évident que la plus grande urgence, c’est le chômage. Il ne faudrait donc pas qu’une priorité vitale soit soudainement placée au deuxième rang sous le prétexte de régler des problèmes qui, en dépit de leur acuité, peuvent attendre. Pour le moment, la position de la France est relativement forte. Malgré une note en baisse, nous empruntons à des taux extrêmement bas. Mais notre crédibilité sera en ruines si nous finissons l’année 2013 avec un déficit supérieur à 3 % de la richesse nationale.
Divisions à gauche.
D’autant que la suprématie du parti socialiste, qui domine le Parlement, les mairies et les régions pourrait n’être qu’illusoire, comme semblent l’indiquer les résultats des trois élections partielles, tous favorables à la droite. La seule bonne façon, pour la gauche, de ne pas reculer lors des municipales de 2014, c’est de présenter à ce moment-là un bon bilan. Mais quelle gauche ? Si l’UMP s’est déchirée lamentablement et inutilement pour des questions de personnes, la fronde des communistes, des mélenchonistes, des Verts (bien qu’ils soient au pouvoir) et même de certains socialistes très à gauche qui rongent leur frein, n’est pas de bon augure pour l’unité du PS et pour sa capacité à disposer d’un pouvoir législatif à sa botte. Le président de la République ne peut pas ignorer ce problème, qui prend un tour catastrophique pour l’image de sa majorité quand le Sénat refuse de voter le projet de budget. On ne manquera certes pas de dénoncer l’hypocrisie des écologistes qui se prennent si peu au sérieux qu’ils jouent à s’opposer, comme des enfants, alors qu’ils ont bénéficié de la générosité des socialistes ; ou l’arrogance d’un Jean-Luc Mélenchon, qui se déclare prêt aux fonctions de Premier ministre, à la manière de ce Hugo Chavez qu’il admire tant. Mais il y a un ver dans le fruit et il appartient au Premier ministre, d’exiger, tôt ou tard, une clarification. Le fera-t-il ? Rien n’est moins sûr. Dans ce 2013 qui commence, il y a plus que cinquante nuances de gris. M. Ayrault répond par l’indifférence aux provocations d’EELV et de la gauche extrême. Comme le chef de l’État, il a cent fois montré qu’il est à l’aise dans l’ambiguité.
Hollande : une tâche peu enviable
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