DÉCLARATIONS MULTIPLES, souvent favorables à un retour de M. Sarkozy, par exemple chez Bernadette Chirac et chez Carla Bruni, réunion des « Amis de Sarkozy », association composite formée de vrais gardiens du temple mais aussi de personnages qui y sont pour qu’on ne remarque pas qu’ils n’y sont pas, commentaires abondants dans la presse, à la radio et à la télévision. Si on voulait résister aux rumeurs multiples, on risquerait d’être absent. Il faut donc en parler, moins pour entretenir une flamme que la soudaine popularité de l’ancien président suffit à alimenter que pour se demander si le pronostic de son retour améliore ou réduit les chances de la droite de l’emporter lors des municipales de 2014, et au-delà. Nicolas Sarkozy n’est pas, objectivement, en mauvaise position pour revenir, s’il le désire, à la tête de l’UMP. Compte tenu de sa popularité à droite, ce serait d’ailleurs, pour lui, le cap le plus facile à franchir. La bataille entre Jean-François Copé et François Fillon a affaibli les deux hommes, même si l’ancien Premier ministre est capable de s’en relever alors que son adversaire semble disqualifié pour longtemps. Le désarroi du parti perdant est aggravé par la création de l’UDI, que dirige Jean-Louis Borloo, bien que l’ancien ministre de l’Écologie hésite à se positionner comme un concurrent sérieux et qu’il critique vigoureusement la gestion de la gauche, contrairement à François Bayrou, ce qui fait de l’UDI une formation franchement rangée dans le centre-droit et dans l’opposition.
L’accord conclu en décembre dernier entre MM. Fillon et Copé n’a pas diminué la confusion qui règne à l’UMP, sauf sur un point : les deux tiers des militants ou sympathisants sont très favorables à un come-back de Nicolas Sarkozy. En outre, l’ancien président n’a pas du tout pris l’engagement formel de ne jamais revenir et laisse, sur ce sujet brûlant, planer une ambiguité. Après avoir tenté, en vain, de ramener le calme à l’UMP à la fin de l’année dernière, il a sans doute compris qu’il avait tout à perdre à faire de la politique en ce moment. Si, depuis, il est redevenu prudent et silencieux, c’est forcément parce qu’il veut garder toutes ses chances pour 2017.
Tourner la page ?
Le débat n’en semble pas moins ridicule, au moment où la France traverse une crise historique et devrait avoir d’autres chats à fouetter. Il est absurde de se demander qui sera président dans quatre ans. Il est bien plus utile d’exiger de François Hollande une politique capable d’arracher le pays au marasme interminable dans lequel il est enfoncé. On peut se demander par ailleurs si, en dépit de tout ce que l’on dit sur la capacité des hommes politiques à rebondir, il ne faut pas tourner la page de Sarkozy. Il a été un président très actif, souvent efficace, par exemple en Libye, utile dans le traitement de la crise de l’euro. Mais il a quand même perdu, avant sa défaite finale, toutes les élections intermédiaires. Il continue à dire ou laisser dire qu’il a été vaincu par les médias, pas par son impopularité et, ayant posé ce préalable impossible à prouver, il refuse tout inventaire.
Mais certains, à droite, l’exigent. Tout le monde aura remarqué la critique, profonde et impitoyable, que Jean-Pierre Raffarin vient de faire du quinquennat de Sarkozy. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac estime que M. Sarkozy aurait dû changer de Premier ministre à l’automne 2010 pour mieux préparer la campagne de 2011-2012, affirme qu’il « a fait cadeau du Sénat » en acceptant des investitures absurdes à droite, qu’il a perdu le centre en droitisant sa campagne sous l’influence de son conseiller politique Patrick Buisson, qu’il a complètement raté son débat télévisé avec François Hollande, alors qu’il a toujours été un maître de la communication, et qu’il a eu le tort de sous-estimer son adversaire. M. Raffarin, qui, pendant la campagne, a soutenu sans réserves le candidat Sarkozy, s’estime libre, aujourd’hui, de s’épancher et il a raison. Il va falloir maintenant que l’UMP elle-même se livre à cette analyse du passé si elle veut mieux affronter l’avenir.
« Les Amis de Sarkozy » s’y opposent parce qu’ils veulent que leur champion arrive un jour comme le chevalier blanc. C’est impossible : il faut que l’UMP se libère de ses erreurs, qu’elle se dise la vérité, comme tout patient qui fait une psychanalyse. Seul espoir : que la nouvelle génération, celle des quadras de l’UMP, se charge du traitement et s’empare du pouvoir à droite.
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