SALUONS d’abord un succès de pure forme. Le président de la République avait pris il y a plus d’un an un pari téméraire, en annonçant la fameuse inversion au terme d’une année, prédiction qu’il a corrigée ensuite en repoussant le résultat à la fin de l’année 2013. Or il a pratiquement tenu son premier pari puisque les chiffres d’octobre précèdent de deux mois ceux de la fin décembre. À la veille de la publication des statistiques d’octobre, il avait paru hésitant ou incertain, ce que d’aucuns avaient interprété comme le signe avant-coureur d’un échec qui aurait été très mal supporté par l’opinion. Il ne s’agissait que de l’une de ces erreurs de communication dont il est coutumier et, sans doute, d’un effet de son tempérament personnel : il n’aime pas triompher.
La baisse du chômage en octobre est significative : elle avait été précédée par un ralentissement de la progression du nombre des chômeurs ; elle intéresse principalement les jeunes ; elle apparaît au moment où l’économie se contracte. M. Hollande sait pertinemment qu’elle traduit surtout la création d’emplois aidés qui coûtent à l’État plus cher qu’ils ne lui rapportent. Avec une croissance négative, il est impossible de créer de nouveaux emplois marchands. Chacun est libre de s’engager dans une de ces polémiques incessantes et multiples qui empoisonnent la vie politique pour l’unique raiosn que si l’on est au pouvoir on insiste sur le côté positif des choses et que si on est dans l’opposition, il faut à tout prix dézinguer l’action du gouvernement. Mais nul, par exemple chez les élus locaux, y compris ceux de l’opposition, qui assistent impuissants à la destruction du tissu social, ne peut nier combien il est important de rendre leur dignité aux chômeurs, surtout ces jeunes munis de diplômes et pour qui le marché du travail demeure hermétique. Personne n’a le droit de dire que soulager l’angoisse de milliers de chômeurs n’est pas une tâche sacrée pour le pouvoir.
Pas de miracle.
En voyage à Vilnius, le président a dit qu’il attendait une « confirmation de la bonne nouvelle », autrement dit qu’il doit s’assurer que les chiffres de novembre, de décembre et au-delà, sont bons. Bien entendu, il n’y a pas de miracle : quand on s’engage dans un programme massif d’emplois aidés, on finit par arrêter l’hémorragie. Il faut donc maintenant que le secteur privé prenne le relais, qu’il investisse, qu’il embauche ; et le chef de l’État doit compléter le premier résultat qu’il a obtenu par des mesures favorables à l’investissement et au recrutement. Il ne peut pas se contenter d’accroître la dépense publique d’un État surendetté pour combattre le fléau. Il lui faut de la création de richesse et elle passe nécessairement par une baisse du coût du travail. C’est pourquoi on peut craindre que, subjugué par un succès qui découle d’une méthode dirigiste, le président ne s’enferme dans un dogme, celui de l’interventionnisme d’État. Son devoir, c’est de donner de l’oxygène aux entreprises par tous les moyens dont il dispose.
Sur ce point aussi, la droite et l’extrême gauche, qui continuent à se conduire en oiseaux de malheur, ne sauraient se cantonner à un simple rejet de la politique fiscale du pouvoir. Si les charges sociales doivent diminuer pour favoriser l’embauche, il n’existe pas d’autre moyen de récupérer les sommes ainsi perdues que par la hausse de la TVA, préconisée par la droite au pouvoir qui ne l’a pas mise en vigueur et maintenant dénoncée par elle. Si nous voulons sortir le pays de l’ornière, nous devons tous tenir un discours sincère. La question essentielle ne porte pas sur l’avenir personnel de M. Hollande ou sur les chances de la droite de reconquérir le pouvoir. Elle porte sur l’intérêt général du pays. Et son intérêt, c’est que la croissance soit stimulée et que le chômage reflue.
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