L’ophtalmologiste Arthur Hahnloser et sa femme Hedy Bühler ont réuni de 1905 à 1936 une collection exceptionnelle de peintres de leur temps. Ils transforment la Villa Flora, à Winterthur, en Suisse, de clinique en lieu de vie, pour accueillir leur collection.
Leurs premiers artistes sont suisses : Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler et Vallotton. Privilégiant le contact direct avec eux, ils suivent leurs conseils pour acheter de nouvelles œuvres. C’est ainsi qu’ils se lient avec Bonnard, puis Vuillard et Redon (« les Anémones »), qui les a inspirés. Ils s’intéressent aussi aux précurseurs de cet art moderne, Manet (« Amazone »), Cézanne, Renoir. Hedy se passionne pour Vincent Van Gogh (« le Semeur »). Mangin met Arthur et Hedy en contact avec Marquet et Matisse.
La villa devient très vite un lieu de création, d’échanges et d’amitiés. Toutes ses pièces, y compris les salles d’eau, sont couvertes de chefs-d’œuvre. Au musée Marmottan Monet, 75 d’entre eux retracent la richesse de cette collection et les échanges entre les artistes et le couple.
Un mécène influent
Jacques Doucet (1853-1929), issu d’une famille de chemisiers de la rue de la Paix, à Paris, règne sur la haute-couture des années 1880 à 1920. C’est aussi un collectionneur et un mécène très influent. Sur les conseils d’André Breton, il vend en 1912 sa première collection, consacrée au XVIIIe siècle (tableaux de La Tour, Chardin et Watteau, meubles de Roentgen et Jacob, livres), pour en commencer une nouvelle, contemporaine, qu’il installe dans son hôtel de la rue Saint-James, à Neuilly. Des pièces phares du XXe siècle y figurent, comme « les Demoiselles d’Avignon », de Picasso, dont il est le premier propriétaire en 1924, « la Charmeuse de serpents » du douanier Rousseau, « la Muse endormie » de Brancusi, « la Blouse rose » de Modigliani, qu’il associe à l’Art Déco de Pierre Legrain, Marcel Coard, Rose Adler, Miklos. Chez lui voisinent un masque crocodile de Guinée, une toile de Matisse et un Bouddha du XIIe siècle qui fait face aux toiles de Picabia et de Miró. Devant l’absence de bibliothèque d’histoire de l’art, il en crée une, avec son bibliothécaire René Jean, qu’il lègue, avec sa collection de manuscrits, à l’Université de Paris. Elle constitue aujourd’hui le Fonds Jacques Doucet de l’Institut national d’histoire de l’art.
Doucet et Saint Laurent étaient tous les deux couturiers et collectionneurs, et certaines œuvres du premier ont appartenu au second : le parallèle s’imposait à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent.
Tél. 01.44.96.50.33, www.marmottan.fr.
– « Jacques Doucet - Yves Saint Laurent, Vivre pour l’Art », Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent, tous les jours sauf le lundi de 11 à 18 heures, jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 14 février. Tél. 01.44.31.64.31, www.fondation-pb-ysl.net.
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