« LE PHARMACIEN est un excellent complément au travail du médecin. Mais les médecins ne savent pas encore tout ce que les pharmaciens peuvent faire pour leurs patients. » À l’occasion du Congrès du Syndicat des médecins libéraux (SML), le 19 et 20 septembre à Marseille, Michel Siffre, secrétaire général de l’URPS Pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), plaide en faveur d’un vrai tandem médecin/pharmacien. « Les médecins avaient l’habitude de travailler seuls, mais cela change grâce à la loi HPST qui donne des prérogatives au pharmacien en tant que professionnel de santé. Oubliez l’image des 10 % de pharmaciens qui sont des commerçants ! 90 % des pharmaciens sont des professionnels de santé qui ont un rôle à jouer dans le dépistage, la coordination, les soins de premiers recours ! », explique-t-il.
Des arguments partagés par le SML, qui se fait, depuis l’élection de son président, Roger Rua, en 2012, le chantre de la coopération interprofessionnelle entre tous les libéraux de santé. « Le SML s’est toujours déclaré favorable à une interprofessionnalité respectant le cadre de chaque profession libérale. Une coopération interprofessionnelle non hiérarchisée ! Le « travail ensemble » des libéraux de santé est une évolution naturelle du système de soins de demain », insiste le Dr Rua, dans son discours d’ouverture du Congrès.
Un « travail ensemble » encore balbutiant sur le terrain. Pour Michel Siffre, la mise en œuvre, depuis juillet 2013, des entretiens pharmaceutiques de suivi des patients sous AVK démontre, par la preuve, la valeur ajoutée du couple médecin/pharmacien pour les patients et pour le système de l’Assurance-maladie ; la reconnaissance d’un début de coopération interprofessionnelle. « Les entretiens de suivi des patients sous AVK avaient irrité certains syndicats de médecins et les médecins eux-mêmes. Ils craignaient que le pharmacien puisse modifier le traitement sans les prévenir, qu’il se donne des prérogatives qu’il n’a pas, rappelle Michel Siffre. Or ce que l’Assurance-maladie nous demande, c’est de faire une mini-éducation thérapeutique en 30 minutes pour rappeler au patient comment bien prendre le traitement. Dans 50 % des cas, on tombe des nues car les patients ont une relative méconnaissance de leur traitement. On s’aperçoit qu’il y a une carence d’explication des médecins », indique-t-il.
Inertie, cinq ans après HPST.
Pourtant, rares sont les médecins à orienter leurs patients vers le pharmacien pour bénéficier des entretiens pharmaceutiques AVK. « Ce n’est jamais les médecins qui nous les envoient. La démarche est initiée par le pharmacien ou par le courrier adressé par la caisse d’assurance-maladie aux patients. Dans 7 cas sur 10, ils acceptent. Pourtant, quand on appelle un médecin pour lui expliquer comment s’est déroulé l’entretien AVK, pour l’alerter que son patient est « à côté de la plaque » dans le suivi du traitement, je vous garantis que là l’image du pharmacien en tant que professionnel de santé monte en flèche », constate Michel Siffre.
Le secrétaire général de l’URPS Pharmaciens PACA déplore que le rôle du pharmacien dans la coordination des soins soit encore trop souvent oublié… cinq après la loi HPST. « Quand j’entends parler de secrétaire ou d’assistance sociale pour la coordination les soins, cela m’irrite. Le médecin ne peut pas être dérangé pendant sa consultation ? L’infirmière ne peut pas être dérangée pendant ses soins ? Adressez-vous au pharmacien qui est ouvert du matin au soir, éventuellement la nuit quand il est de garde, et qui dispose d’une équipe autour de lui. Actuellement, à la sortie de l’hôpital, notre profession est oubliée. C’est la grande pagaille et ce sont des prestataires de matériel médical qui interviennent à notre place. Certains patients sont réhospitalisés car ils n’ont pas à manger à leur retour au domicile, c’est inadmissible ! Lits médicalisés, oxygène, conseils sur le bien-être du patient, coordination sociale : tout ce que vous demandez, le pharmacien peut le faire ! », lance Michel Siffre, au parterre de médecins présents au Congrès.
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