La défaite politique de la majorité est encore plus lourde que ce que l’on croit. Elle prépare la perte du Sénat pour la gauche, ce qui explique que le président de la chambre haute, Jean-Pierre Bel, ait renoncé à se représenter, et celle d’une majorité de régions, sans compter une déroute aux élections européennes. La conjonction probable, mais pas certaine, de ces malheurs pour le parti socialiste met en danger la réélection de M. Hollande pour un second quinquennat. Il dira que cinq ans, c’est trop court pour achever une tâche. Mais il en perdu deux. Pour une raison unique : il s’est entêté à puiser dans une idéologie vieillie et inopérante les idées de sa gouvernance. Puis il a essayé d’emprunter celle de l’adversaire. Le temps passe vite et aujourd’hui, il est indispensable d’engager la France dans une politique d’économies sur la dépense publique assortie d’une baisse des prélèvements obligatoires. C’est la quadrature du cercle, aggravée par le temps perdu.
Il n’est pas sûr du tout que le président fasse le choix draconien d’une rigueur productive à long terme. L’homme de la synthèse voudra envelopper son package deal dans un habillage socialiste, comme d’habitude. Cette semaine, on apprendra que le déficit budgétaire de 2013 a atteint au moins 4,1 % de la richesse nationale, probablement plus de 87 milliards, et que la dette publique est passée de 90,2 % à 93,4 % du produit intérieur brut (PIB). Comme le budget 2014 est ficelé depuis longtemps, l’espoir de parvenir à un déficit inférieur à 3 % à la fin de 2015 est à peu près nul. Quant à la pression fiscale, elle a atteint en 2013 56,9 % du PIB, en hausse de 3,3 points par rapport à 2012. Dans ces conditions, faire un cadeau fiscal à la classe moyenne, comme il l’a laissé dire, relève de la gageure.
Un acte politique pour une autre économie.
Le fait que l’on ait beaucoup parlé de Manuel Valls comme Premier ministre laisse penser que François Hollande s’oriente vers une réforme libérale. Il ne peut le faire que s’il s’affranchit des amis de gauche dont il a toujours pensé qu’il les voulait avec lui bien qu’ils empoisonnent son existence. À commencer par les écologistes qui se sont maintenus au pouvoir non sans cynisme : ils n’ont cessé d’échanger leurs idées contre des postes (par exemple aux municipales), comme s’il leur importait plus de gouverner que de contribuer à l’accomplissement du programme très à gauche qu’ils appellent de leurs vœux. Je crois sincèrement que le pire qui puisse arriver dans les jours qui viennent, c’est que le chef de l’État annonce une nouvelle synthèse entre le courant le plus à gauche de la majorité et le contenu du rapport Gallois. Il doit au contraire, à la faveur du gouvernement resserré annoncé par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se lancer sans hésitation dans un programme de redressement qui donne aux entreprises les moyens d’embaucher. C’est, à l’heure qu’il est, la seule méthode crédible de lutte contre le chômage, mais elle ne fonctionne qu’à long terme.
La situation économique et sociale du pays est si grave qu’il n’y a lieu de se réjouir ni de la défaite de la gauche, ni de la victoire de la droite. Les Français veulent voir des résultats et, si le nouveau gouvernement se montre suffisamment didactique, ils comprendraient peut-être qu’il leur demande un peu plus de patience, pourvu qu’il leur montre une voie plausible de réduction du taux de chômage. Le quinquennat est court, mais nous n’avons pas trois ans de plus à perdre. Et nous devons regarder au-delà : si la droite doit un jour revenir aux affaires, il faut qu’elle s’y prépare. Elle aussi a perdu du temps : elle a passé deux ans à se quereller.
Hollande risque d’envelopper un choc libéral dans un habillage socialiste
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